Dissenssions en Europe sur le projet américain pour encadrer les banques

« Certaines propositions faites par le président Obama ont été bien accueillies par certains ministres de l'Economie (en Europe) », a déclaré vendredi Maria-Teresa Fernandez de la Vega, la vice-présidente du gouvernement espagnol, qui assure actuellement la présidence tournante de l'Union européenne (UE). Barack Obama n'a pas surpris les marchés financiers en promettant jeudi de réduire considérablement les activités à risque des banques et de limiter leur taille. La grande coopération internationale que le G20 appelle de ses voeux pour régler les problèmes de la finance mondiale d'après-crise a décidément du plomb dans l'aile. Le plan présenté jeudi par Washington est « une suggestion utile mais il faut l'évaluer dans des discussions internationales », a d'ailleurs commenté un porte-parole du ministère allemand des Finances. Par la voix de Christine Lagarde, la France s'est dite satisfaite que le président des Etats-Unis reconnaisse que la régulation est déterminante « pour encadrer et limiter les excès dans le secteur bancaire ». Consensus sur le marchéMais à Londres, le porte-parole de Gordon Brown a souligné que le gouvernement britannique « n'avait pas vu en détail » le plan américain, et le secrétaire d'Etat aux Services financiers Paul Myners a précisé que le Royaume-Uni ne comptait pas séparer la banque d'investissement de la banque de détail. Bref, si les propositions américaines constituent « une très très bonne avancée », selon Christine Lagarde, décidément très enthousiaste, l'eau risque de couler sous les ponts avant que les géants de la finance mondiale sachent à quelle sauce ils vont être mangés. Leur malaise ne date d'ailleurs pas de jeudi : taxation ponctuelle des bonus chez les uns (France, Royaume-Uni), création d'une « taxe de responsabilité pour la crise financière » décennale chez les autres (Etats-Unis), mise à l'étude d'une taxe sur les banques en Europe, chacun tire dans son coin pendant que le Fonds monétaire international, mandaté par les pays du G20, planche de son côté sur un projet de fonds de réserve anticrise subventionné par les établissements financiers. Le consensus ne règne que sur les marchés : dans une belle unanimité, les valeurs de toutes les grandes banques boivent la tasse.
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