Après un début d'année en fanfare, le retour de bâton est sévère sur les marchés. Les résultats d'entreprises mitigés avaient déjà fait retomber le CAC 40 sous les 4.000 points la semaine dernière. Cette fois, ce sont les inquiétudes sur le secteur financier et l'économie chinoise qui ont plombé le moral des investisseurs. Sur la semaine, le CAC 40 affiche une chute de 3,4 % pour retomber sur les 3.800 points. Depuis le début de l'année, l'indice parisien est retombé dans le rouge avec un repli de 2,9 %.Les valeurs bancaires sont en première ligne dans cette rechute boursière. Les résultats mitigés des banques américaines (Citigroup, Bank of America, Morgan Stanley et Goldman Sachs publiaient leurs comptes du quatrième trimestre cette semaine), les taxes sur les bonus et surtout les nouvelles réglementations voulues par Barack Obama affectent durement le secteur.Jeudi soir, le président américain a présenté un projet de loi sur la régulation financière visant, notamment, à encadrer les prises de risques des institutions financières. Il veut ainsi restreindre sévèrement la pratique des opérations pour compte propre et interdire également aux banques de développer des activités de fonds spéculatifs ou des fonds de capital-investissement.Craintes sur le crédit en ChineCette offensive a surpris les banquiers par sa virulence et immédiatement fait chuter l'ensemble des valeurs bancaires aux Etats-Unis et en Europe. Sur la semaine, le compartiment affiche les plus forts replis du CAC 40. Société Généralecute; Générale chute de 13,4 %, Crédit Agricolegricole de 8,2 %, Natixis de 7,6 %, BNP Paribas de 7 % et Dexia de 5,7 %. Et la tendance est identique partout en Europe, l'indice DJ Stoxx européen des banques chutant de 6,5 %.L'autre préoccupation du marché se trouve en Chine, avec la crainte d'un resserrement du crédit pour éviter une surchauffe de l'économie. Il faut dire que la croissance chinoise a flambé de 10,7% pour le dernier trimestre de 2009 pour s'établir à 8,7% sur l'ensemble de l'année, soit au-delà de l'objectif de Pékin fixé à 8 %. Ces restrictions sur la politique monétaire ont affecté principalement les valeurs liées aux matières premières, dont les cours ont chuté sur des craintes pour la demande chinoise. ArcelorMittal affiche ainsi une baisse hebdomadaire de 5,9 % et Eramet de 5 %.A marché baissier, les valeurs cycliques ont été délaissées, notamment le secteur automobile, au profit du secteur défensif, qui prend là enfin sa revanche après avoir peu profité du rebond des marchés l'année dernière. Sur le CAC 40, seules quatre valeurs terminent la semaine en territoire positif : EDF progresse de 0,9 %, Essilor de 0,7 %, Unibail de 0,6 %, Danone de 0,2 %.Seb plébiscité par les analystesL'actualité du marché parisien, peu réactif aux statistiques macroéconomiques publiées cette semaine, a aussi été marquée par la publication de plusieurs chiffres d'affaires pour les entreprises françaises. A commencer par Accor, qui enregistre un bilan boursier honorable avec un repli limité de 1,5 % sur la semaine. Les revenus du groupe hôtelier et de services ont reculé de 8,5 %, dont un repli de 9,8% pour les hôtels et de 3,6 % pour les services (en données publiées). Plébiscité par les analystes, qui ont multiplié les recommandations positives, Seb (+ 5,2 %) s'affiche comme une des plus fortes progressions de la semaine sur le SBF 120. Le marché a notamment salué des ventes plus fortes que prévu au quatrième trimestre. En revanche, la semaine a été beaucoup plus difficile pour Soitec, qui chute de 11,1%. Si le chiffre d'affaires du troisième trimestre, en baisse de 9,3 %, est ressorti globalement en ligne avec les attentes, l'absence de bonnes surprises a déçu les analystes. La valeur, qui s'affiche comme la meilleure performance du SBF 120 en 2009 (+ 215 %), a donc subi des prises de bénéfices.

latribune.fr

22 Jan 2010, 21:40

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