Avant, les publicitaires imaginaient un spot pour une marque puis recherchaient une musique qui allait bien dessus. Cette ère est révolue. Le spot de 30 secondes pour le monde de la communication a perdu de son importance tout comme la sortie d'un "single" pour le monde de la musique, explique David Jones, le patron d'Havas Worldwide. C'est ce constat, celui de deux industries bousculées par l'avénement des réseaux numériques et qui se cherchent un avenir, qui l'a poussé à prendre il y a deux ans 51% d'un label musical franco-américain, The:hours. Un mouvement inédit pour un acteur de la publicité. "Les gens de la musique ne comprennent pas les marques. Et les gens du marketing ne comprennent pas ceux de la musique" justifie-t-il. D'où, au delà de la prise de participation capitalistique, l'installation physique des équipes de The:hours à New York, au sein même du département création de l'agence new yorkaise d'Havas-Euro RSCG. Un schéma reproduit à Londres, au sein de l'entité Euro RSCG UK du groupe. Et qui pourrait être copié à Paris.The:hours est un label à part entière qui produit une vingtaine d'artistes comme le Britannique Dan Black, le Français Elbow, l'américain AutoKratz, dont la réussite doit demeurer indépendante des besoins des marques clientes, assure David Jones. Leurs disques sont distribuées par Universal Music. Un "festival" The: hours, avec trois soirées, les a mis en scène à Paris l'an passé. Un département édition, pour l'exploitation des droits des chansons de ses artistes, The:hours Publishing, a été créé, en partenariat avec Universal Music Publishing. Réciproquement, il n'y a aucune obligation d'utiliser des musiques The:hours pour toutes les campagnes d'Havas, poursuit le PDG. Mais la réunion des expertises au coeur d'une agnce de publicité facilite la création d'opérations marketing où la musique est centrale. Ce fut le cas du clip créé pour le Forum humanitaire mondial présidé par Kofi Annan, avec Duran Duran, Marion Cotillard, Guillaume Canet et une kyrielle d'artistes de tous les pays, pour la campagne" tck tck tck" qui a réuni près de 11 millions de signatures sur une pétition musicale virtuelle. Pour Cartier et sa collection ?love", douze chansons originales ont spécifiquement été écrites et enregistrées par douze artistes confirmés et débutants?Pour la fête Heineken Challenge aux Etats-Unis, les internautes étaient invités à réaliser la "playlist" de la campagne.Explorer la nouvelle révolution des réseaux sociaux (Facebook, Twitter...) avec la musique sera la prochaine étape de développement pour The:hours, estime David Jones.

latribune.fr

22 Jan 2010, 21:39

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