Difficile épreuve du feu pour ST-Ericsson

Une conjoncture économique déplorable, un premier client, Nokia, en perte de vitesse, l'intégration d'équipes héritées de trois entreprises différentes... le cocktail promettait d'être corsé. De fait, créée en février 2009, ST-Ericsson, formée du rapprochement successif des activités sans fil des groupes STMicro, NXP (ex-Philips Semiconductor) et Ericsson a connu un premier exercice particulièrement éprouvant. Sur l'ensemble de l'année 2009, le chiffre d'affaires de l'entreprise, désormais détenue à parité par le franco-italien StMicroelectronics et le suédois Ericsson, a fondu de près de 30 %, s'établissant à 2,5 milliards de dollars, contre 3,6 milliards un an plus tôt. ST-Ericsson a terminé 2009 dans le rouge, avec une perte nette de 539 millions de dollars. La baisse d'activité de ST-Ericsson, très supérieure à celle de l'ensemble du marché des semi-conducteurs (chiffrée à 11,4 % par Gartner) illustre notamment les difficultés rencontrées par deux des principaux clients de l'entreprise : Nokia, avec lequel elle réalise plus du tiers de son chiffre d'affaires, selon un analyste, et Sony Ericsson. En effet, les deux constructeurs sont assez marginaux sur le segment des smartphones, qui a constitué le principal facteur de résistance du marché de la téléphonie mobile l'an dernier. L'entreprise rate le rebond du marchéCe positionnement explique également que ST-Ericsson n'a guère profité du rebond constaté en fin d'année sur le marché des semi-conducteurs. La coentreprise n'a enregistré sur le quatrième trimestre qu'une croissance de 1,6 % de son chiffre d'affaires par rapport au troisième, avec des ventes de 740 millions de dollars, nettement en deça du rebond constaté sur l'ensemble du marché en fin d'année. Facteur aggravant, ST-Ericsson a dû affronter ce contexte de marché en menant à bien l'intégration des équipes des trois entreprises à partir desquelles elle a été formée, ce qui a entraîné un certain nombre de perturbations. En 2009, l'entreprise a en effet amorcé deux importants plans de réduction de coûts, respectivement de 230 millions et 115 millions de dollars. Ces deux plans entraîneront un maximum de 1.800 suppressions d'emplois, sur un total de 8.000 salariés lors de la création de l'entreprise, soit une suppression de près d'un quart de ses effectifs ! En France, la fermeture du site de Caen, qui emploie 115 salariés, est programmée. Pour couronner le tout, l'entreprise a changé de PDG en novembre, Gilles Delfassy remplaçant Alain Dutheil, retourné à son poste de patron des opérations de STMicro.
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