Gérard Collomb joue la province contre Solferino

Pour Gérard Collomb, « Georges Frêche a la légitimité du vote des militants ». C'est pourquoi le sénateur et maire socialiste de Lyon sera, ce mardi matin, à Montpellier aux côtés du président sortant de la région Languedoc-Roussillon qui présentera son programme économique.« Comme Gérard Collomb, je n'ai pas de tabous idéologiques en économie. Nous nous appuyons tous les deux sur le pragmatisme », affirme le sulfureux Frêche pour expliquer ce soutien médiatisé. Mais les deux hommes ont également en commun d'être très critiques envers la direction actuelle du PS, même si Georges Frêche est en congé de parti.« Il faut arrêter qu'il y ait dix personnes rue de Solferino qui fassent la pluie et le beau temps dans leurs petits bureaux », lançait voilà quelques mois Gérard Collomb. Soutien affiché de Ségolène Royal lors de la dernière présidentielle, le maire de Lyon s'est toujours démarqué ostensiblement de Martine Aubry et de ses alliés. Au point qu'on l'annonçait « ministre d'ouverture » à la fin 2009. « Pas tout de suite », aurait-il répondu à Nicolas Sarkozy, qui lui faisait la proposition à la fin d'un entretien.Il est vrai que Gérard Collomb n'est pas toujours facile à suivre politiquement. Comme d'autres royalistes, il semble s'être détaché depuis plusieurs mois de la présidente de Poitou-Charentes. « Elle vit sa vie. Elle fait ce qu'elle souhaite, un peu insaisissable », affirmait-il récemment. En revanche, il souhaite aujourd'hui le retour de DSK pour 2012. Lui qui a intégré les écologistes dans sa majorité municipale en 2001 vient de retirer sa délégation à son adjoint Vert étienne Tête pour incompatibilité d'humeur. L'intéressé y voit la preuve que Collomb déteste les voix dissonantes autour de lui.Ce n'est pourtant pas l'appel, lundi, de plusieurs parlementaires socialistes du Rhône - dont Pierre-Alain Muet, ancien adjoint à la mairie de Lyon - à voter pour la liste PS en Languedoc-Roussillon, qui devrait déstabiliser Collomb sur ses terres. Au contraire, comme Frêche, le maire et président de la communauté urbaine de Lyon (1,3 million d'habitants dont 470.000 pour la seule ville centre) joue son implantation locale contre les oukases de Paris.Un large socle électoralRéélu dès le premier tour en 2008 à Lyon face à l'UMP Jean-Michel Dubernard, Collomb dispose d'un électorat qui va bien au-delà du PS. Une bonne partie des voix centristes lui sont acquises dans cette capitale des Gaules traditionnellement modérée. En 2001, Raymond Barre, l'ancien maire, ne cachait d'ailleurs pas sa préférence pour Collomb face au RPR. Aujourd'hui, le sénateur-maire plaide pour une alliance du PS et du Modem sur le plan national. Patrick Coquidé
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