MODE

Décontracté chic. Le mot est lancé, et cette saison, il fleurit à tout-va. L'automne dernier, quand les créateurs ont préparé leurs collections printemps-été, en plein marasme économique, leur volonté de tenir à distance les démons de la crise et les pressions en tout genre, les ont incités à adopter un style relax. Rien que du très portable (donc très vendable) mais aussi doux à regarder qu'à acheter. Le résultat ? Il se lit en magasins désormais. La déferlante de kaki et le coton 100 % bio font florès. Aux États-Unis, c'est Ralph Lauren qui a lancé la tendance. Et, désormais, sous les combles de sa boutique amirale du 173, bd Saint-Germain, ses vintages revisités du vestiaire américain suscitent toutes les envies. À sa suite, toutes les enseignes intermédiaires, Zara en tête, se sont engouffrées dans la tendance. En rayons, le kaki se décline dans toutes les matières et toutes les formes, façon pantalon carotte ou caleçon long revisité (merci Isabel Marant) et le denim est roi. Les tee-shirts ont les manches longues. Leur roi ? Zadig & Voltaire. C'est le maître du coton et du cachemire faussement élimés, au tombé dégingandé qui séduisent tant les adolescents et leurs parents, la génération Lol. En revanche, tee-shirts et chemises se doivent d'être amples, ces dernières laissant volontiers leurs pans arrondis visibles. Pour un porté plus classique, une journée de travail par exemple, ou un cocktail, une veste de costume, portée manches retroussées, ou un blouson très cintré dans le dos, et un jean brut coupe droite permettront aisément de passer de réunion en réunion. Aux pieds, comme à l'épaule, rien que du cuir naturel. Les ballerines Repetto ont toujours la cote, mais là encore, pour casser le look et ne pas être bohème de la tête aux pieds, des sandales à talons vertigineux, d'allure graphique, comme celles imaginées par Pierre Hardy pour Hermès feront merveille. Couleur camel, les sacs se font plus discrets, façon bourse comme chez Céline et YSL. Les foulards aux im- pressions cachemires (tonalité violine ou couleur sable) sont de nouveau en vogue ; ils s'enroulent négligemment autour du cou, façon Lawrence d'Arabie. Côté solaires, les lunettes en écaille, rondes de préférence, relaient au placard les lunettes pilotes. Pour faire une sélection pointue, la meilleure adresse parisienne demeure Eyespleasure 40, rue Saint-Sulpice (6e). Pour les couvre-chefs, les borsalinos sont toujours de sortie. Tressés en fine paille brute, ils se déclinent chez toutes les marques. In fine, le point commun à tous, et valables pour toutes les pièces, c'est l'absence de marques. La journaliste et militante altermondialiste canadienne Naomi Klein a convaincu la Terre entière, dix ans après sa première publication, du bien-fondé de sa théorie du No Logo. Les signes extérieurs de réussite sont définitivement condamnés. Enfin, jusqu'à la prochaine fois... Par Isabelle Lefort
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