Soget innove pour fluidifier le trafic portuaire

La société havraise Soget travaille à l'heure actuelle d'arrache-pied sur une nouvelle génération de système d'information destinée à permettre aux places portuaires européennes d'échanger de l'information de façon dématérialisée et interopérable. Pour ce projet de logiciels applicatifs « e-maritime », la société a créé un consortium avec l'Institut supérieur d'études logistiques (Isel) de l'université du Havre. Celui-ci vient d'obtenir une aide de 3,2 millions d'euros du Feder (Fonds européen de développement régional). Et pour cause : la PME se situe dans le cadre de l'initiative « e-maritime » de la Commission européenne qui deviendra une directive en 2012, applicable à l'ensemble des ports européens.L'Europe à la traîneSoget a été créée en 1983 par le port et les syndicats professionnels du Havre, pour concevoir des logiciels et fournir prestations d'assistance technique aux communautés portuaires. La PME réalise 7,5 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 85 salariés et s'apprête à en recruter une vingtaine de plus. Car avec e-maritime, Soget s'implique dans un projet européen majeur qui vise à créer une sorte de « guichet unique portuaire ». Dans l'UE en effet, « l'échange d'informations au sein des ports et entre les ports est encore peu automatisé et les systèmes d'information peu inter- opérables, explique Pascal Ollivier, directeur du développement de Soget. L'Europe a cinq à dix ans de retard par rapport à l'Asie dans ce domaine ». Ainsi, lorsqu'un bateau arrive aujourd'hui dans un port européen, la compagnie maritime doit fournir quantités de données tant sur le navire que sur la marchandise à un certain nombre d'acteurs comme l'autorité portuaire, les douanes, etc. Le guichet unique lui évitera de répéter cette même opération pour chacun des acteurs. Il permettra aussi aux services portuaires d'accéder - avec le niveau confidentialité requis - aux informations relatives au navire qu'ils vont avoir à traiter. La même logique prévaut pour les transporteurs qui assurent le pré et post acheminement des marchandises par barge, rail ou camion. Aujourd'hui, les opérateurs qui exploitent des barges sur la Seine doivent envoyer des liasses entières de documents à leurs interlocuteurs !OpportunitéPermettre aux places portuaires européennes de communiquer entre elles est le deuxième volet de ce projet, et non le moins important aux yeux de Bruxelles. Car après avoir informé tous les acteurs d'un port européen où son navire a fait escale, la compagnie maritime doit effectuer ces mêmes opérations le lendemain dans le port suivant de l'Union...« Nous vivons cette directive comme une opportunité pour innover ; elle va nous permettre de montrer notre position de leader français », confie Pascal Ollivier. À ce titre, Soget participe, en qualité d'expert, au travail d'écriture de la directive « e-maritime » à Bruxelles. Ce qui lui permet d'anticiper au plan industriel pour être prêt le jour J.
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