Pour se différencier de leurs concurrents, les établissements Larroulet, basés à Uztaritz (Pyrénées-Atlantiques), s'emploient depuis quelques années à défendre des valeurs de progrès. Après s'être engagé dans la promotion de l'agriculture raisonnée en produisant de la farine Label Rouge pour la fabrication de « pain de tradition française », le dernier moulin important du Sud-Ouest à être resté indépendant si l'on en croit ses dirigeants, se mobilise désormais autour d'un projet de production de farine de blé basque. Une initiative que les industriels de la région - et notamment la biscuiterie Boncolac qui appartient au groupe 3A - soutiennent officiellement.Un pari décaléPourtant, si le label « Pays basque » constitue un argument commercial indiscutablement porteur pour tout le secteur agroalimentaire local, le pari de cette entreprise qui produit 9.000 tonnes de farine par an pour un chiffre d'affaires de 4,8 millions d'euros reste néanmoins un peu décalé par rapport aux traditions agricoles régionales. « Il faut reconnaître que le Pays basque n'est pas une terre à blé. Mais si le maïs est aujourd'hui devenu omniprésent dans la région, il est aussi vrai que les progrès de la science et de la technique ont permis d'améliorer les variétés et leurs rendements. Il doit donc être possible de produire du blé basque », insiste Nicole Auroy, la directrice générale qui représente la quatrième génération de dirigeants de cette entreprise familiale. En 2009, deux agriculteurs volontaires ont ainsi semé quatre hectares de blé et récolté 45 quintaux à eux deux. Un résultat encore décevant mais qui devrait s'améliorer : « Il faut parvenir à produire au moins 50 quintaux à l'hectare sachant que l'idéal serait même d'en obtenir 60 quintaux. Mais pour une première expérience, elle est encourageante », estime Nicole Auroy. De nouveaux tests seront donc menés cette année, avec d'autres variétés que la filière espère cette fois plus rentables. Frank Audonnet, à Bayonne

latribune.fr

23 Sept 2010, 19:43

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