Rakuten et Price Minister tissent leurs premiers liens

« Speed, speed, speed. » Tel est le moteur de Rakuten, assure Hiroshi Mikitani, PDG de l'entreprise japonaise. Deux mois après avoir signé le rachat du site Price Minister pour 200 millions d'euros, le fondateur du groupe aux 2,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires est venu à Paris. Et son agenda est chargé. Avec Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur et PDG de Price Minister, il a consacré sa semaine à arrêter sa stratégie en Europe, notamment pour une entrée prochaine en Allemagne, après l'Espagne en 2006 et le Royaume-Uni en 2009. Le site, qui devrait lui remonter environ 50 millions d'euros de chiffre d'affaires consolidé et 13 à 14 millions de résultat d'exploitation sur l'exercice en cours, étudie aussi le lancement d'une galerie marchande ouverte aux professionnels. Ce sera sur le modèle de celui de Rakuten Ichiba, site de vente qui génère 38 % de son chiffre d'affaires total, soit 778 millions d'euros, via 40.000 vendeurs professionnels. « À terme, notre activité dans l'e-commerce en France dépassera le Japon », a assuré mercredi Hiroshi Mikitani, lors d'une rencontre avec la presse.Au programme de la visite parisienne de ce patron de 45 ans, diplômé de Harvard et septième fortune du Japon avec 3,6 milliards d'euros de patrimoine, figure aussi une signature des plus symboliques : vendredi, il paraphera un accord de coopération dans la lutte contre la contrefaçon avec Yves Carcelle, président de Louis Vuitton. Rakuten épaule ainsi Price Minister dans le déminage du modèle de son principal rival, Ebay, bête noire de LVMH. « Car si un site souhaite combattre la vente en ligne de produits contrefaits, il le peut », a rappellé mercredi - très tactiquement - Pierre Kosciusko-Morizet. De quoi séduire les grandes marques. Au passage, le français apportera son savoir-faire dans cette lutte contre ce fléau à Rakuten. Au Japon, où les consommateurs méprisent le « faux », le groupe y est guère confronté. Mais il le sera bientôt en Chine, où, en octobre, il lancera sa galerie en ligne en fédérant près de 20.000 marchands. Associé à au moteur de recherche Baidu, dans un joint-venture, Rakuten y investira 45 millions d'euros. Avec l'ambition d'en faire son premier marché d'ici à cinq ans. Juliette Garnie
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