Ségolène Royal veut réconforter les victimes des délocalisations

Ségolène Royal hausse le ton contre les « licenciements boursiers » et le capitalisme financier. Une semaine après son déplacement auprès des anciens salariés de Lu, dans l'Essonne, la candidate déclarée aux primaires socialistes pour la présidentielle de 2012 s'est rendue auprès des 62 salariées de l'entreprise textile Lejaby, dans l'Ardèche, dont l'usine ferme ses portes vendredi, veille de Noël. « Trop tard », pour Arlette Bouchet, déléguée CFDT, qui regrettait mercredi le manque de soutien des responsables politiques nationaux alors que la cessation des activités est annoncée depuis avril. Lejaby a été rachetée par la société autrichienne Palmers en 2008. Des délocalisations sont prévues en Tunisie et en Hongrie. Pour l'ex-candidate de 2007, « un autre modèle économique est possible ». « Il faut de nouvelles règles au niveau européen. La lingerie n'est pas un marché qui recule. Il n'y a aucune raison que nos entreprises soient sacrifiées », a-t-elle déclaré devant des ouvrières aux yeux rougis. « Je sais que le moment est lourd mais il faut se battre par nos propres moyens face aux délocalisations, aux gens qui décident à notre place, au capitalisme financier », a martelé Ségolène Royal, qui, comme Martine Aubry, fait du combat pour l'industrie française un des axes de la pré-campagne présidentielle. La présidente de la région Poitou-Charentes a proposé aux salariées de Lejaby l'aide des employées de l'ex-groupe Aubade, qui se sont réorganisées en Scop (coopérative) après leurs licenciements. Une réunion du personnel de Lejaby est prévue le 7 janvier en présence des représentants des collectivités territoriales (conseil général de l'Ardèche et conseil régional de Rhône-Alpes). Mais Ségolène Royal a surtout préconisé pour les entreprises qui délocalisent « l'obligation de rembourser les aides publiques et les allègements de charges ». « Cela leur coûterait comme ça plus cher de délocaliser ». Elle a aussi estimé que « les marques qui délocalisent et qui réimportent ne devraient pas pouvoir le faire sous les mêmes marques. Il y a un tabou protectionniste mais tout le monde se protège et nous on n'aurait pas le droit ? » a-t-elle lancé. Hasard ou coïncidence, le ministre de l'Industrie, Éric Besson, maire de Donzères, une commune voisine de la Drôme, a annoncé le même jour une aide à la réindustrialisation pour deux entreprises. Signe supplémentaire de l'implication des politiques dans le dossier industriel. Hélène Fontanaud
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