Comment le « Wall Street Journal » fabrique l'information en ligne

En 2010, l'audience du site Huffington Post a dépassé celle du « New York Times » sur Internet. L'encre a beaucoup coulé alors pour porter aux nues un nouveau modèle économique, mélange de gratuité et de contenus apportés par les internautes sous formes de blogs. Payant sur Internet depuis 1996, le « Wall Street Journal », compte 1 million d'abonnés à son service en ligne, même si les comptes détaillés du quotidien ne sont plus publiés par News Corp, son propriétaire. « Créer du contenu original est onéreux. Et je constate qu'il n'y a pas beaucoup de contenus originaux sur le ?Huffington Post?. C'est un modèle qui marche bien pour le marché de masse », indique Neil McIntosh, rédacteur en chef du site du « Wall Street Journal Europe ». Exclusivité des contenusPour maintenir son million d'abonnés, le quotidien des affaires mise d'abord sur l'exclusivité des contenus. « Tout ce qui constitue notre coeur d'activité, la technologie, le monde des affaires et de la finance, est payant. La page d'accueil, les informations générales, internationales, le sport, le people, des domaines où il y a une grande compétition, sont en accès gratuit. Ce qui représente un peu moins de la moitié des contenus », explique Neil McIntosh. Ce modèle gratuit-payant a été décliné sur l'Ipad, où 800.000 applications ont été téléchargées. Des versions spécifiques dédiées à l'Asie et à l'Europe ont été lancées en octobre. Pour être rapide et exclusif, la rédaction travaille en continu sans se préoccuper du support de publication. « Par exemple, nous mettons en ligne une information du fil DowJones [propriété du même groupe] sur le site. Les reporters du Wall Street travaillent dessus, passent des coups de fils, et enrichissent l'article. Très rapidement, nous avons l'histoire complétée de photos, vidéos, etc. sur le site. Cela fait des années que nous travaillons comme cela, c'est dans notre ADN », complète le dirigeant. À la fin de la journée, l'édition imprimée récupère les articles qui l'intéressent. Afin de faciliter la circulation de l'information entre les différentes entités du groupe, les rédacteurs des différents fils d'information (Wsj.com, Marketwatch, DowJones Newswire..), sont réunis au même endroit, dans un « hub ». Bien sûr, avec 2.000 journalistes dans le monde, dont 440 en Europe, le groupe dispose d'une force de frappe importante. Ces dernières années, le journal a créé de nouveaux métiers dans la vidéo notamment, et il est allé puiser des renforts de compétences dans la télévision. Au siège, à New York, on suit de près le journalisme de données (qui consiste à traiter une grande masse de chiffres par exemple de façon industrielle). « Mais cela nécessite des compétences particulières », indique Neil McIntosh. Si dans les journaux, c'est Twitter qui fait actuellement le buzz, le rédacteur en chef croit davantage à Facebook « beaucoup plus fidélisant ».
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