Les Grecs sont en colère contre les « technocrates » européens

Nous étions prêts à accepter une baisse de 8 % de nos revenus, finalement ce sera 12 % alors que c'est nous qui assurons 100 % des rentrées d'argent de l'État. Nous n'accepterons plus rien d'autre », martèle Ioannis Grivas, président du syndicat des fonctionnaires des services fiscaux, qui compte 15.000 adhérents. Comme ses nombreux compatriotes, il est en colère mais compréhensif. « 76 % des Grecs soutiennent les mesures du gouvernement. On a compris que l'on va vivre moins bien que par le passé. On est prêt à l'accepter pour que le pays guérisse mais qu'on nous laisse au moins le temps d'appliquer notre programme », explique-t-il.De fait, la grève générale et unitaire de ce mercredi, qui s'annonce massive, se veut d'abord une démonstration de force destinée à l'équipe d'experts européens et du Fonds monétaire international (FMI), venus cette semaine à Athènes pour examiner l'application du plan de redressement, plutôt qu'au gouvernement grec. « Les salariés ne sont pas convaincus de la sincérité de Bruxelles qui, durant six ans, a couvert le gouvernement conservateur précédent qui nous a conduits à la situation actuelle », analyse Ioannis Grivas, pour qui « il faut attendre jusqu'à la fin du mois de mai avant toute autre décision pour voir si les mesures gouvernementales sont efficaces ». Lui est persuadé qu'elles le seront.15 milliards de taxes non payéesSavas Rombolis de l'Institut du travail voit la situation différemment : « Six Grecs sur 10 soutiennent ces mesures, c'est vrai. Mais ces 6 Grecs sur 10 ne sont pas des fonctionnaires. On est tous d'accord pour se serrer la ceinture, moi le premier. Par exemple, les restrictions de bonus, de primes... vont me faire perdre presque 7.000 euros. Mais les salariés seront-ils encore les seuls à payer la note ? » Pour que l'effort soit équitablement réparti, Savas Rombolis souhaite un renforcement des contrôles fiscaux. « La fraude fiscale atteint 35 % du PIB, soit 65 milliards d'euros. L'État perd chaque année 15 milliards en taxes non payées. Il vaut mieux s'attaquer à ce problème plutôt qu'aux fonctionnaires », argumente-t-il.Il se veut confiant : « Notre problème est européen. Cinq pays sur 16 de la zone euro sont touchés : Grèce, Portugal, Italie, Espagne, Irlande. Sans soutien, ce sera l'effet domino. » La Grèce doit prochainement emprunter 25 milliards d'euros. Mais à quel taux : 3 %, 6 %, 7 % ? « C'est la seule vraie question qui compte pour les Grecs », assure Savas Rombolis. ?
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