Clap de fin pour la télé analogique en Île-de-France

Le grand soir aura lieu dans la nuit du 7 au 8 mars. Cette nuit-là, la télévision cessera d'être diffusée en analogique sur l'Île-de-France, qui basculera ainsi dans la télévision numérique. À cette occasion, une cérémonie aura lieu à l'émetteur de la Tour Eiffel, sous lequel la chaîne W9 organisera un concert. Éric Besson, le ministre de l'Industrie, présente ce jeudi matin le dispositif mis en place. Le processus est déjà rôdé : depuis un an, treize régions comptant 28,5 millions d'habitants, soit presque la moitié de la population, sont déjà passées au tout-numérique sans problème majeur. Reste que l'Île-de-France sera le plus gros basculement à ce jour, avec ses 12 millions d'habitants. Toutefois, les pouvoirs publics sont plutôt confiants. Les franciliens sont sensibilisés : en octobre, 95 % des foyers étaient au courant de l'extinction de l'analogique, et 44,7 % en connaissaient la date. La région est déjà bien équipée. En novembre 2010, seuls 7,9 % des foyers dépendaient encore de la diffusion analogique, contre 11,5 % au niveau national. Un chiffre qui a fortement chuté depuis, comme devrait le confirmer Éric Besson. À noter toutefois que la grande couronne (Essonne, Seine-et-Marne, Yvelines, Val-d'Oise) est bien mieux équipée que Paris et la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne). L'expérience a montré que 35 % à 45 % de l'équipement en TNT a eu lieu dans les deux dernières semaines précédant le basculement. Techniquement, l'opération est plutôt simple : la région ne comporte que deux émetteurs principaux, celui de Mantes et surtout celui de la Tour Eiffel, auxquels s'ajoutent 47 émetteurs secondaires. Particularité de la région : 47 % de la population habite dans des immeubles, et donc les pouvoirs publics ont mis l'accent sur les syndics. Régions sud et de montagneUne fois cette étape franchie, il ne restera plus qu'un tiers de la population à faire migrer d'ici à la fin novembre. « Mais c'est le plus difficile : le sud, la montagne », comme le dit le membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel Alain Méar. Ce sont dans ces zones que se concentre la majorité des Français qui ne recevront plus la télévision à cause de l'arrêt de l'analogique. En effet, lors du basculement, 2.012 petits émetteurs analogiques (soit 55 % du total) seront définitivement fermés et les deux tiers d'entre eux se situent dans des départements de montagne. Le CSA estime que ces émetteurs couvrent 340.000 personnes ou 150.000 foyers, dont 90.000 dans les départements de montagne. Toutefois, le gendarme de l'audiovisuel souligne qu'au moins un quart de ces foyers ne perdront pas l'accès à la télévision car ils possèdent déjà une parabole satellite (et même 30 % dans les départements de montagne). Surtout, les études de terrain déjà menées dans le Jura montrent qu'en réalité, seuls 14 % cette population dépend encore de la diffusion analogique. Dans ces cas-là, les pouvoirs publics proposent de subventionner soit l'achat de parabole, soit la construction d'un petit émetteur numérique. Cette dernière solution (qui coûte 20.000 à 40.000 euros, voire 7.000 euros en cas de réutilisation d'un mât existant) est peu utilisée. Le CSA indique avoir à ce jour autorisé 53 émetteurs, et instruire 57 demandes supplémentaires. « Le CSA considère la construction d'un émetteur comme superflue, car cela n'est pas très justifié économiquement », déclarait en octobre son directeur des technologies Gilles Brégant, depuis parti à l'Agence nationale des fréquences.
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