Taxe bancaire : les banques soulagées face à un impôt limité

Officiellement, les banques expriment leur désaccord avec la taxe sur les banques, annoncée mardi en Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne s'engageant à suivre prochainement. Mais officieusement, elles se disent relativement soulagées que la mesure soit finalement limitée.Côté version officielle, la Fédération bancaire française se veut alarmiste : « un tel prélèvement viendra grever les fonds propres des banques et, en réduisant ainsi leur capacité à faire du crédit, freinera le financement de l'économie. » Même point de vue de l'Association des banquiers britanniques (BBA) : «  nous devons nous assurer que la taxe n'endommage pas nos intérêts nationaux. » L'association allemande des banques privées (BdB) estime que si la taxe n'était pas internationale, «des arbitrages de régulation seraient menaçants ». La version officieuse est portant beaucoup plus détendue. « Cette taxe est inférieure à ce qui était attendu. En tant que telle, elle ne pose pas de problème », indique une grande banque britannique. « La taxe pousse à réduire la dépendance vis-à-vis du financement de court terme sur les marchés financiers (la taxe est réduite pour les financements au-delà d'un an, Ndlr) : c'est exactement la politique que nous menons depuis la crise », indique une autre grande banque britannique.Détail des mesuresLe soulagement est particulièrement perceptible à la City, maintenant que le détail des mesures est connu. L'impôt portera sur l'ensemble du bilan des banques, les taxant à 0,04 % en 2011, puis à 0,07 % les années suivantes. C'est deux fois moins que le projet américain, qui prévoit 0,15 %. Au total, selon le gouvernement britannique, l'impôt devrait récolter entre 2,3 et 2,5 milliards de livres (2,8 à 3 milliards d'euros) par an en rythme de croisière. Sans être négligeable, cette somme est la même que ce qu'a rapporté l'impôt sur les bonus l'an dernier, non renouvelé cette année. De plus, la baisse de 28 % à 24 % d'ici 2014 de l'impôt sur les sociétés en compense presque la moitié. Côté français, alors que les détails de l'impôt non pas encore été dévoilés, Christine Lagarde estime que celui-ci rapportera « plusieurs centaines de millions d'euros ». « Les banques s'en sortent bien », estime Lothar Mentel, gérant à Octopus Investment.Mark Hoban, secrétaire d'État à la City, se justifie en affirmant que l'absence d'accord au sein du G20 limite le niveau de l'impôt. « Celui-ci ne doit pas avoir d'impact négatif sur la compétitivité de la City. » éric Albert, à LondresAFP
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