Le sommet du G20 sous le signe de la division

En finir avec la crise et renforcer la croissance économique. Toutes les discussions qui auront lieu au sommet du G20, samedi et dimanche à Toronto, à l'issue d'une rencontre préalable en format G8 vendredi, seront centrées sur cette question. Car, même si la reprise est au rendez-vous après la récession mondiale de 2009, les inquiétudes sur la solidité de ce rebond hantent les politiques. Notamment en Europe, encore sous le traumatisme de la crise grecque et acculée à la rigueur budgétaire. En filigrane, c'est la question de l'emploi qui préoccupe les dirigeants des pays du Nord. Ils craignent que la crise amplifie la désindustrialisation de leur économie. « Toronto sera un sommet de transition », a expliqué mercredi Jean-Daniel Levitte, conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy. La phase aiguë de la crise est passée, mais le retour à une situation normale se fait attendre, même si la Chine a émis samedi un signal positif en rétablissant un régime de change plus flexible pour sa monnaie.Lors des trois précédents sommets, les initiatives lancées pour contrecarrer la crise semblaient prometteuses. A Washington, mi-novembre 2008, les dirigeants du G20 ont décidé d'injecter 5.000 milliards de dollars dans l'économie mondiale. A Londres en avril 2009, ils ont mis au pot 1.100 milliards de plus, dont 750 milliards de ressources supplémentaires pour le Fonds monétaire international. Enfin, en septembre 2009 à Pittsburgh, ils se sont engagés à poursuivre la relance jusqu'à ce que la reprise soit enclenchée tout en réfléchissant à des stratégies de sortie concertées des plans de soutien. Ils se sont aussi fixé l'objectif de « trouver collectivement un sentier de croissance plus forte, soutenable et équilibrée » pour les années à venir, rappelle-t-on à l'Élysée.fragilitéMais si la peur de la dépression avait soudé les membres du G20 lors des précédents sommet, le contexte a changé depuis. La croissance n'est pas de retour pour tout le monde. Les émergents caracolent, l'Europe est à la peine et les États-Unis craignent sa fragilité. Du coup, les pays divergent sur les politiques à mener ainsi que sur leur calendrier. Les tensions sont perceptibles entre Barack Obama, qui prône la relance, et Angela Merkel soucieuse de rigueur budgétaire. Une version du projet de communiqué final du G20 souligne qu' « il n'existe pas de place pour la complaisance » et que « les défis budgétaires dans plusieurs États créent de la volatilité sur les marchés et pourraient sérieusement menacer la reprise et affaiblir les perspectives de croissance à long terme ». Ce qui compte, espère- t-on à l'Elysée, c'est que les divergences soient suffisamment aplanies à Toronto pour que le prochain sommet du G20, les 11 et 12 novembre à Séoul, transforme l'essai.
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