L'AIE se montre sereine sur les perspectives du gaz et du pétrole

Une fois n'est pas coutume, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a laissé ses inquiétudes de côté pour la publication de son rapport, mercredi, sur les perspectives de moyen terme (à 5 ans) du gaz et du pétrole. Une sérénité qui a pesé sur les cours du baril : le WTI pour livraison en juillet coté outre-Atlantique chutait de 2,13 % à 75,85 dollars dans l'après-midi. Par rapport à 2009, les perspectives des deux hydrocarbures sont moins tendues. Côté gaz, la découverte de gisements de gaz de schiste aux États-Unis devrait alimenter la production. Et contrairement aux anticipations de l'agence, les investissements dans l'exploration et la production de pétrole n'ont pas sombré l'année dernière : ils ont reculé de 10 % à 15 %, là où l'on attendait une baisse de 21 %.Un repli d'autant moins grave qu'il devrait être quasiment compensé par le recul des prix des équipements. Pour 2010, une progression de 10 % est attendue. Au total, les pays de l'Opep hors Irak devraient augmenter leurs capacités de production de 1,9 million de barils par jour d'ici à 5 ans. Si l'on ajoute l'Irak à ce total, qui pourrait produire jusqu'à 4 millions de barils par jour d'ici à 2015, la relève est largement assurée par rapport à l'épuisement des champs en activité, pour satisfaire une demande prévue de 91 millions de barils par jour en 2015 (contre 86 aujourd'hui).variablePas de panique côté consommation non plus : la matérialisation des économies d'énergie, devenues urgentes dans les pays de l'OCDE frappés par la crise, pourrait bien faire régresser la demande des pays développés. Cette variable dont l'impact était jusqu'alors faible sur les modèles est, en effet, en train de prendre de l'ampleur : le président des États-Unis, Barack Obama, l'a évoqué plusieurs fois dans ses discours faisant suite à la catastrophe de BP dans le golfe du Mexique. Un épisode que les dirigeants de l'AIE ont longuement commenté. Le président de l'agence a déclaré que cette « catastrophe aurait pu être évit頻 tout en mettant en garde contre toute mesure trop radicale contre l'extraction de pétrole « off-shore », qui représente un tiers des ressources utilisées aujourd'hui, mais la moitié des barils de 2050. Sur le très long terme, les ressources pétrolières sous-marines restent incontournables alors que les champs les plus accessibles s'épuisent. Ainsi, selon les derniers chiffres de l'AIE, l'Arabie Saoudite, qui est de loin le premier pays producteur, devrait passer cette année le pic de ses capacités de production (cf. graphique), soit 12,1 millions de baril spar jour. Un potentiel largement inutilisé aujourd'hui en raison des quotas de l'Opep, mais qui devrait désormais décliner.Infographie2cols 75 mm
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