Les parents méconnaissent l'usage d'Internet par les enfants

Les parents sont à mille lieues d'imaginer ce que leurs enfants font sur Internet » : c'est le constat dressé par Véronique Fima-Fromager, directrice de l'association Action Innocence, ce mercredi. Elle participait à la présentation d'une étude sur les usages d'Internet par les enfants, réalisée par l'américain Symantec, premier fabricant mondial de logiciels de sécurité. À en croire les 2.800 enfants de tous pays interrogés dans le cadre de l'enquête, âgés de 8 à 17 ans, leur comportement sur la toile est sans histoire, 71 % d'entre eux déclarant... faire leurs devoirs. Quand bien même ce serait vrai, « on peut se demander de quelle façon ils font leur travail scolaire, bien des professeurs déplorent des « copier-coller » à partir de sites comme Wikipédia », ironise Véronique Fima-Fromager.Pourtant, 62 % des enfants reconnaissent avoir eu une mauvaise expérience sur Internet, qu'il s'agisse de la vision d'images violentes ou de nus, ou bien encore d'inconnus qui les contactent afin de les rencontrer « dans la vraie vie ». C'est dire si les enfants ne passent pas tout leur temps sur l'encyclopédie en ligne Wikipédia, mais discutent beaucoup sur des réseaux sociaux comme Facebook. Ce dernier a beau être déconseillé aux moins de 13 ans, « les enfants l'utilisent dès la 6e, en mentant sur leur âge », assure Véronique Fima-Fromager. Et c'est ainsi, en partie, qu'ils peuvent subir des expériences à ce point traumatisantes qu'ils se sentent coupables, comme bien des enfants victimes d'agressions physiques. Pas étonnant, donc, que seuls 34 % des parents soient au courant des mésaventures de leurs bambins sur Internet... Des parents qui ont leur part de responsabilité : en France, 59 % d'entre eux affirment contrôler l'utilisation d'Internet par leurs enfants, mais un tiers seulement ont installé un logiciel de contrôle parental sur l'ordinateur familial. Les dangers du mobileOr les mésaventures des jeunes sont appelées à devenir plus fréquentes, car, selon Véronique Fima-Fromager, 75 % à 90 % des enfants et des adolescents disposent d'un téléphone portable, lequel est le principal vecteur du « sexting ». Cette pratique dont les ados sont friands, consiste à se photographier dans des postures sexy et à s'échanger les photos en question par Internet. « 11 % des enfants reconnaissent avoir subi des expériences négatives via leur téléphone portable, contre 0 % l'an dernier », souligne Laurent Heslault, directeur des technologies de sécurité chez Symantec. Là encore, les parents sont loin de la réalité, 8 % seulement devinant que leurs enfants se connectent à Internet via leur mobile. La prise de conscience reste à faire.
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