L'Euro reprend son souffle mais reste en embuscade

L'euro a repris son souffle ce jeudi après le rebond spectaculaire qui l'a propulsé mercredi à son plus haut niveau depuis six mois face au dollar. Les dernières statistiques maussades de part et d'autre de l'Atlantique ont en effet conduit les cambistes à pondérer leurs positions, l'euro franchissant à la baisse le seuil de 1,34 pour s'échanger aux alentours de 1,334 dollar en fin d'après-midi. Vigoureusement attaquée en début de matinée à la suite de la baisse plus forte qu'attendu des indices des directeurs d'achat de la zone euro, la monnaie unique a finalement stoppé ses pertes quand le principal problème de l'économie américaine, le chômage, est revenu sur le devant de la scène avec la remontée surprise des demandes hebdomadaires d'allocations chômage.Le communiqué prudent diffusé à l'issue de la réunion de la Fed avait provoqué mercredi une violente chute du billet vert. L'euro avait alors atteint en milieu d'après-midi 1,3440 dollar, son plus haut niveau depuis le 21 avril, avant que la crise grecque n'atteigne son paroxysme. Mais la situation a beaucoup changé depuis ce printemps.A l'époque, l'inquiétude suscitée par une contagion de la crise et un éclatement de la zone euro avait induit des mouvements de vente sur l'euro d'autant plus massifs que l'économie américaine apparaissait en meilleure santé. Aujourd'hui, les observateurs sont, au contraire, de plus en plus inquiets d'une rechute économique aux Etats-Unis. Et si les dettes grecque, irlandaise et portugaise sont toujours sous pression, les mesures exceptionnelles de l'UE et de la BCE agissent pour l'instant comme un filet de protection. Ce rééquilibrage des inquiétudes transparaît dans le discours même des banques centrales.Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, assurait ainsi le 2 septembre dernier que l'institution pourrait « prendre des décisions concernant ses dispositifs conventionnels sans avoir totalement supprimé ses mesures non conventionnelles », soulignant en creux que l'institution pouvait jouer sur plusieurs leviers (taux d'intérêts et maturité des opérations de refinancement, qualité des collatéraux, soutien aux marchés obligataires) en fonction des circonstances. Peut-être un geste de la FedDe son côté, la Fed s'est déclarée mardi « prête à faire un geste supplémentaire si nécessaire pour soutenir l'activité économique et faire remonter à terme l'inflation ». Mais de l'avis de la plupart des spécialistes, elle n'aurait plus qu'une solution pour cela : faire marcher la planche à billets en achetant de nouveau des tombereaux d'obligations d'Etat.Inquiète du ralentissement de la conjoncture, la Fed a déjà annoncé mi-août le réinvestissement de son portefeuille de 1.250 millards de dollars d'obligations hypothécaires en obligations d'Etat, dont elle avait aussi acheté 300 milliards en 2009. L'annonce d'un véritable deuxième volet « d'assouplissment quantitatif » mettrait un peu plus le dollar sous pression face à l'euro.
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