L'assurance-vie reste encore un marché contrasté

Battre en brèche les idées reçues sur l'assurance-vie, c'est ce que s'applique à faire le premier « baromètre de l'épargne vie » du cabinet de conseil Facts & Figures, fondé par Cyrille Chartier-Kastler. Sa segmentation du marché de l'épargne individuelle en trois catégories (standard, patrimoniale et gestion privée, à partir des chiffres 2008) selon la typologie de clientèle et de produits, réserve quelques surprises. 1. La CNP est la seule société leader sur les trois segments.La compagnie, qui distribue ses produits via les réseaux des Caisses d'Épargne et de la Banque Postale, est numéro un de l'assurance-vie « standard » destinée au grand public, avec 10,9 milliards d'euros collectés en 2008. En revanche, sa quatrième position sur le segment « patrimonial » très compétitif (avec 3,9 milliards collectés sur 34,8 milliards pour l'ensemble) et sa première position sur le segment « gestion privée » très haut de gamme sont beaucoup plus inattendues. Elle doit cette réussite au développement de produits ciblés par les deux banques, qui ont mis en place des équipes spécialisées en gestion de patrimoine au sein de leurs réseaux, ainsi que des structures séparées de banques privées. 2. Les bancassureurs ne dominent pas tout le marché.La domination des bancassureurs dans la vente globale de l'assurance-vie en France est écrasante mais contrastée selon les enseignes. La CNP, le Crédit Agricolegricole et le Crédit Mutuel détiennent à eux trois la moitié des 50,4 milliards de collecte d'assurance-vie standard en 2008. En revanche, certains banquiers y ont des positions faibles, comme BNP Paribas (2,8 % de ce segment de marché), Société Généralecute; Générale (3 %) ou BPCE (4,5 %). Le premier assureur traditionnel, Axa, arrive en quatrième position avec 8,5 % de ce segment. Les assureurs mutualistes ont une position solide auprès de cette clientèle, qui reste leur cible privilégiée voire exclusive (Groupama, avec 6,4 % du marché, Covéa avec 5,8 %, ou Macif, avec 3,4 %). « Les filiales d'assurance-vie des mutuelles sans intermédiaires se développent à un bon rythme, grâce à des produits simples, peu chargés en frais et à un bon partage de la valeur entre le réseau distributeur et la société d'assurances », commente Cyrille Chartier-Kastler. 3. Les courtiers de proximité supplantent les agents généraux.Avec 9,6 milliards d'euros collectés en 2008, soit 9,2 % de l'assurance-vie, les courtiers d'assurance de proximité apparaissent comme le troisième réseau de distribution derrière les bancassureurs (51,3 % de la collecte) et les conseillers en gestion de patrimoine (auxquels l'étude ajoute les partenariats de distribution). Les petits courtiers généralistes, dont l'assurance-vie n'est qu'une partie de l'activité, se révèlent plus efficaces que les agents généraux (4,5 % de la collecte), qui pourtant bénéficient des actions commerciales de la compagnie à laquelle ils sont exclusivement rattachés. De même, ces courtiers sont aussi plus efficaces que les commerciaux salariés (6,6 % de la collecte), pourtant spécialisés en assurance-vie. Séverine Sollie
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