Une page se tourne chez Fauchier Partners, filiale de gestion de fonds de hedge funds de BNP Paribas. Depuis le 31 décembre 2009, Patrick Fauchier, son président fondateur, a passé la main. Mais à la demande de BNP Paribas, « je reste administrateur de la sociét頻, précise-t-il. Et s'il reconnaît que « la transmission est difficile », il considère qu'« il ne faut pas se sentir indispensable ». Son autre lien avec Fauchier Partners : il y laisse ses actifs gérés, preuve d'une totale confiance dans la nouvelle équipe dirigeante.Patrick Fauchier est atypique dans le monde des hedge funds. Dentiste de formation, il a dirigé une clinique héritée de son père. Mais en 1991, jugeant qu'il en avait fait le tour, il la vend et part à Londres où il découvre les hedge funds. Il troque alors la blouse blanche pour le costume trois pièces de la City. Mais quels liens avec la dentisterie ? « La psychologie, car il en faut pour donner confiance aux patients qui s'installent sur votre fauteuil ; l'empathie et la précision », répond Patrick Fauchier. Il crée Fauchier Partners en 1994 dont il a détenu la majorité des droits de vote jusqu'à la fin. Il démarre avec sept personnes dont quatre associés et 20 millions de dollars d'encours. L'activité se lance en 1995 avec la construction de portefeuilles pour deux familles. Mais le grand tournant a lieu en 2001 quand il rencontre Gilles Glicenstein de BNP Paribas AM. Fauchier Partners lui propose de monter des fonds pour ses clients. « Une équipe de la banque a fait une ?due diligence? de notre société, raconte Patrick Fauchier. Ensuite, plus de nouvelles. » Mais deux mois plus tard, BNPP AM l'appelle : « On veut vous racheter. »sentiment du devoir accompliN'étant pas vendeur, les deux parties font affaire en créant BNP Paribas Fauchier Partners, un joint-venture à 50/50. Il développera des produits pour les clients de BNPP AM. C'est en 2004 que BNP Paribas Fauchier Partners et Fauchier Partners fusionnent. Si la société n'est capitalistiquement plus indépendante, elle reste une boutique autonome, « indispensable dans ce métier, indique Patrick Fauchier. Ce qu'a bien compris la banque ». La croissance a suivi. Aujourd'hui, la société gère 7,3 milliards de dollars, emploie soixante-cinq personnes, a des bureaux à Guernesey, Londres, New York et trois centres de recherche sur les hedge funds. « Je pars l'esprit tranquille et avec le sentiment du devoir accompli. » Son principal regret : « Que la France n'ait pas su attirer les hedge funds. » Des satisfactions ? « Ne jamais avoir été impliqué dans un scandale. » Et de raconter cette anecdote : « Un ami me disait d'arrêter de parler négativement d'un gérant car il pourrait m'attaquer pour diffamation. Ce gérant était Madoff. »Et maintenant. « Je suis associé avec Thales dans BluWan, spécialiste de la fibre optique aérienne, dont je suis président du conseil d'administration avec la majorité des droits de vote. » C'est encore un changement radical. « Cela ne me surprend pas, indique Christopher Fawcett, senior manager de Fauchier Partners et à l'origine de la création de la société. Patrick Fauchier a toujours eu la fibre entrepreneuriale et été attiré par l'innovation. » À l'heure du tout numérique, nul doute que cette activité est porteuse.

latribune.fr

24 Jan 2010, 23:48

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