Les négociations sur le stress sous pression

Dans une semaine exactement, le lundi 1er février, toutes les entreprises de plus de 1.000 salariés devront avoir engagé des négociations sur le stress. Un chantier social énorme s'ouvre. Sous pression? La longue liste des suicidés de France Télécome;lécom, imputés au stress, a effaré les salariés qui se reconnaissent dans le désarroi des employés de l'opérateur : 66 % des Français se sentent de plus en plus stressés au travail, selon un sondage Apave-TNS Sofres. Pression des actionnaires, souci extrême porté à la rentabilité, changement permanent des organisations, mobilité accrue, les salariés sont sur les nerfs depuis vingt ans. Et le font savoir. Or le stress coûte cher aux entreprises et à l'économie : 2 à 3 milliards d'euros en 2007, selon une étude menée par l'INRS (l'Institut national de recherche et de sécurité) en collaboration avec Arts et Métiers ParisTech qui intègrent les dépenses de soins, celles liées à l'absentéisme, aux cessations d'activité et aux décès prématurés. accord européenTrès politique, le ministre du Travail, Xavier Darcos, promet de clouer au pilori médiatique les patrons qui refuseraient de négocier à compter du 1er février 2010. Il cherche du même coup à conforter le pouvoir des partenaires sociaux. Patronat et syndicats ont ouvert le chantier du stress. Ils incitent les entreprises à négocier pour mettre en oeuvre un accord national interprofessionnel, signé le 2 juillet 2008, qui transposait un autre accord, européen celui-là de 2004. Le thème n'est pas clivant et ouvre la porte à de véritables compromis sur le terrain. D'autant que la législation est globalement favorable aux accords. Le Code du travail oblige l'employeur à protéger la santé, physique comme mentale, du salarié. Le « document unique », obligatoire dans toutes les entreprises, recense tous les risques professionnels et la façon de s'en prémunir. Les CHSCT veillent.Cependant, les négociations ne seront pas exemptes de difficultés. Les bonnes pratiques manquent cruellement. Seules deux entreprises ont signé en France un accord sur le stress (lire interview) : PSA-Peugeot Citroën et les Caisses d'Épargne, sous la houlette d'un seul homme, Jean-Luc Vergne, hier DRH du groupe automobile, aujourd'hui DRH de la BPCE, dont les Caisses sont un des réseaux (avec les Banques Populaires). Et des 1.800 entreprises de plus de 1.000 salariés concernées, seules 250, selon le magazine « Challenges », ont déclaré avoir commencé une négociation sur le stress au travail. Clarisse Burge
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