Ce tabou doit être levé

Vous avez été à l'origine des deux premiers accords sur le stress signés dans des groupes français, PSA Peugeot Citroën et les Caisses d'Épargne (Groupe BPCE). Qu'est-ce qui vous pousse à tant vous investir sur ce terrain ?En dépit de certaines déclarations malheureuses, le stress figure incontestablement, pour les DRH, au premier rang de leurs grands chantiers de ce début du XXIe siècle. Il semblerait en effet qu'un quart des salariés européens serait touchés par ce qui relève très clairement de la santé au travail. Le stress concerne donc directement l'entreprise, comme pouvait la concerner, il y a quelques années, la lutte contre les troubles musculo-squelettiques.Quelles sont, selon vous, les causes du stress ?La plus grande cause de stress, c'est le chômage ! Je tiens à le rappeler car trop souvent, dans ce débat, le travail est systématiquement accusé. Au-delà, les causes du stress sont délicates à définir. Elles ne résident pas uniquement dans l'individu, ni totalement dans l'entreprise. Mais le stress provient certainement de la vie professionnelle. Ainsi, le travail isolé ou la trop grande mobilité figurent parmi ses origines, comme l'environnement professionnel du salarié, les transports ou le logement.Comment lutter contre le stress ?La lutte contre le stress passe par la prévention des risques qui peuvent l'engendrer ainsi que par la lutte contre toute violence au travail. Ce n'est pas évident, pour nous DRH, d'engager ce combat car le stress relève encore du tabou. Un tabou qui doit être levé. Car nous devons assumer notre responsabilité sociale en s'attaquant à ce dossier. L'entreprise doit tout mettre sur la table même si elle ne peut pas tout régler. Je précise : l'entreprise et les partenaires sociaux. Car le stress, qui affecte la santé des salariés, fait partie intégrante du dialogue social.Quelles sont les principales dispositions de l'accord signé aux Caisses d'Épargne ?Cet accord signé par la direction et six syndicats sur sept prévoit un diagnostic dans toutes les caisses et dans les filiales de plus de 50 salariés pour mesurer le niveau du stress et déterminer les « stresseurs ». Deux cabinets d'experts, Stimulus et Alpha, ont été choisis paritairement pour nous aider. Nous allons ensuite déterminer un plan d'action et mettre en place un dispositif de suivi. Un membre de la DRH, chargé des conditions et de la santé au travail, suit particulièrement le dossier stress.Comptez-vous l'étendre à l'ensemble du groupe ?Je suis très favorable à ce que les principes de cet accord soient étendus à toutes les sociétés du groupe.Propos recueillis par Pascal Junghans
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