Le Chili avait jusqu'alors plutôt bonne presse auprès des investisseurs. Mais le vent pourrait bien tourner. En élisant il y a huit jours Sebastian Pinera, un homme d'affaires investi dans des pans entiers de l'économie et dont le patrimoine (1,2 milliard de dollars) fait de lui la troisième fortune du pays, le Chili a ravivé des craintes de conflit d'intérêts.Des craintes qui n'ont pas tardé à se matérialiser à la Bourse de Santiago la semaine dernière.L'objet du scandale s'appelle Axxion, une société d'investissement à travers laquelle le candidat de droite, Sebastian Pinera, est le premier actionnaire de LAN, la première compagnie aérienne d'Amérique du Sud, avec 26 % des titres. En refusant de se défaire de cette participation avant les élections, le président a semé la confusion.d'autres affairesEn l'espace d'une semaine, la spéculation autour de sa sortie prochaine du capital a provoqué une flambée sans précédent du titre. Juste après l'élection du dimanche 16 janvier, celui-ci s'est envolé de plus de 100 % (il a terminé à 31,5 pesos jeudi soir), ce qui a eu pour effet de porter son multiple de valorisation à plus de 41 fois, soit près du double de celui de la cote chilienne tout entière. Résultat : l'indice IGPA s'est lui aussi enflammé. Il a touché un point haut le 19 janvier sur dix-neuf mois.Contraint par l'opposition mais aussi par les décisions des autorités de marché de mener une enquête sur les fluctuations de cours, le président a confirmé qu'il céderait avant sa prise de fonctions le 11 mars prochain cette participation sulfureuse. L'offre devrait être adressée à la famille Cueto qui, avec 25 % du capital, devrait faire valoir son option prioritaire pour racheter entre 27?% et 54?% des actions du président. Une assemblée générale doit se tenir à ce sujet le 5 février prochain.Les montants issus de cette cession devraient avoisiner les 1,5-1,6 milliard de dollars, selon Fernando Barros, conseiller juridique de Sebastian Pinera et président de la société Axxion. Il a par ailleurs indiqué que le produit de la vente de ces titres serait « géré par une fondation nouvelle ou déjà existante » (« blind trust » en anglais).Cette affaire classée, d'autres devraient néanmoins surgir. Moins personnelles mais tout aussi politiques. Parmi elles, le dossier Codelco, le numéro un mondial de la production de cuivre, promet d'être épineux. Sebastian Pinera a indiqué vouloir des « changements profonds » au sein du géant public qui a, selon lui, « perdu en compétitivité et en efficacit頻. La perspective d'une privatisation partielle lui vaut déjà de se mettre à dos la fédération des travailleurs de ce secteur.Marjorie BertouilleafpLe nouveau président chilien possède 26 % des actions de la première compagnie aérienne d'Amérique du Sud.

latribune.fr

24 Jan 2010, 23:48

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