Le concert ne fait plus recette

La musique enregistrée ne se vend plus en CD, elle circule gratuitement sur les réseaux numériques? C'est donc avec la scène que la filière musicale allait se refaire une santé, disait-on, il y a deux ans. Les maisons de disques ont acquis des salles ou des producteurs de spectacles, comme Jean-Claude Camus Productions racheté par Warner Music. Madonna a quitté sa maison de disques pour mieux se lier à Live Nation, producteur de ses spectacles. De fait, Johnny Hallyday, chanteur le mieux payé de France (11 millions d'euros en 2009 selon « Le Figaro »), tire une bonne part de ses revenus de ses tournées. Il a réuni 800.000 spectateurs en 2009. L'opéra rock « Mozart » au Palais des Sports, à Paris fin 2009, a fait 300.000 entrées.Mais le spectacle n'est déjà plus l'eldorado. La forte croissance des recettes de billetterie, en 2006 et 2007, a marqué un coup d'arrêt en 2008, avec un recul de 12 % à 415,2 millions d'euros, selon le Centre national des variétés (CNV). En 2007, le prix des billets augmentait mais la fréquentation était déjà en recul. Avec 16 millions d'entrées, elle a encore fléchi de 6 % en 2008, alors que la hausse du ticket moyen a ralenti. Les données du CNV pour 2009 ne sont pas encore disponibles, mais il se confirme que le secteur marche à deux vitesses : quelques tournées de stars remplissent, en quelques heures après la mise en vente de places à prix élevé, des stades et des Zenith tandis que les salles plus petites et des artistes moins connus peinent. Même l'Olympia à Paris, propriété d'Universal Music, a annulé plusieurs concerts en 2009.Spectacles sur la toile Jules Frutos, président du Prodiss, syndicat qui regroupe trois cents producteurs de spectacles, distributeurs, salles et festivals, estime à 20 % la baisse moyenne du taux de remplissage des salles en 2009. Or les maisons de disques ont cessé d'apporter un support financier aux concerts de leurs artistes. Les tournées, qui servaient auparavant à la promotion d'un nouvel album, démarrent désormais parfois avant la sortie du disque. Et les chanteurs, face à la baisse de leurs revenus issus du disque, sont demandeurs de plus de dates de concerts. Signe de la fragilité du secteur, le CNV a débloqué en 2009-2010 un plan de soutien de 1,5 million d'euros. Mais les membres du Prodiss se sentent les oubliés des propositions de la mission Zelnik, Création et Internet. De plus en plus, les images de concerts se retrouvent sur Internet. Ils demandaient la reconnaissance d'un droit de propriété sur les exploitations des enregistrements des spectacles dont ils ont financé la production. Mais ils n'ont pas été entendus. I. R.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.