Nouvelle stratégie pour Spir après deux années difficiles

Après plusieurs années de déclin, Spir Communication espère renouer enfin avec la croissance. L'éditeur, basé à Aix-en-Provence et détenu à 66 % par le groupe « Ouest France », vient de présenter sa nouvelle stratégie. Elle repose sur le repositionnement complet (effectué le mois dernier) de l'hebdomadaire gratuit « Top Annonces », rebaptisé « Top » tout court. Son contenu rédactionnel a été dopé, centré sur les loisirs, la consommation, et l'information locale. L'agence Textuel La Mine (filiale de BDDP) fournit les articles, et assure la régie publicitaire pour les annonceurs nationaux. En revanche, il ne reste plus guère de petites annonces, celles-ci ayant migré massivement vers Internet. À également été abandonnée l'idée - explorée il y a un an - d'une offre publicitaire nationale en commun avec les concurrents « Paru Vendu » (Hersant Média) et S3G (Sud Ouest). Parallèlement, le tirage (5,8 millions d'exemplaires), le nombre d'éditions locales (101), et la fréquence de parution (40 fois par an au lieu de 48) ont été réduits. Avant ce repositionnement radical, Spir avait tenté l'an dernier un relifting plus limité, qui n'avait rencontré qu'un succès « mitigé ».« Spir sort de la presse gratuite d'annonces, mais pas de la presse gratuite », a expliqué le PDG, Louis Echelard. L'objectif est de « stabiliser » le chiffre d'affaires de cette activité, qui a été divisé par deux depuis 2008, pour tomber à 68 millions d'euros. Cette activité, autrefois la vache à lait du groupe, a aussi cumulé 70 millions de pertes opérationnelles sur les trois dernières années. Son écart d'acquisition (goodwill) a été déprécié à zéro fin 2010.Autre axe de développement : une offre de courtage d'assurances en ligne sera lancée début mars, et sera aussi proposée sur les sites du groupe « Ouest France ». Last but not least : les achats groupés, un sujet à la mode depuis l'arrivée en France de l'américain Groupon, et qui intéresse logiquement les groupes actifs dans la publicité locale, comme Pages Jaunes et Spir. Louis Echelard se dit à cet égard « très intéressé, mais n'a pas encore pris de décision », précisant que deux pilotes allaient être lancés à Marseille et à Nantes. Mais il a jugé impossible de directement « transposer les pratiques de Groupon aux États-Unis».Au total, Spir espère donc tourner la page après deux années difficiles, qui ont vu son effectif revenir de 3.700 à 2.900 salariés, et son chiffre d'affaires chuter de 17 %, à 539 millions d'euros. Mais cette chute est aujourd'hui quasiment enrayée : le recul n'a été que de 1 % au dernier trimestre 2010. De même, le résultat opérationnel courant, après être tombé dans le rouge en 2009 (- 17 millions), est revenu quasiment à l'équilibre en 2010. À noter cependant que Spir a dû sacrifier en septembre son bijou de famille : sa participation de 50 % dans leboncoin.fr, vendue 200 millions. Cela lui permet d'afficher en 2010 un bénéfice net de 120 millions, et de se désendetter complètement. Ce qui explique notamment le doublement récent du cours de Bourse sur le compartiment C d'Euronext, qui avait été massacré auparavant. Jamal He
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