« Orange résistera mieux à l'offensive de Free, grâce à Open »

STRONG>Vous aurez les pleins pouvoirs le 1er mars. Que cela change-t-il ? Il était important qu'une page se tourne. La transition s'est passée dans les meilleures conditions possibles, dans un contexte difficile. Il n'y a pas eu de guerre des chefs, ni de crise de gouvernance. Cela ne changera rien au niveau opérationnel, puisque j'étais directeur général exécutif depuis un an. Cela me confère une responsabilité en matière de gouvernance. Je voudrais féminiser davantage le conseil et ajouter un profil plus international. Je proposerai trois noms au conseil du 23 mars, trois mandats venant à échéance à l'assemblée du 7 juin. Quant au comité exécutif, l'équipe a été mise en place il y a moins d'un an. Seul changement formel : Delphine Ernotte, qui était mon adjointe pour la France, sera pleinement en charge au 1er mars, une façon de reconnaître un talent féminin de premier plan. Justement, en France, êtes-vous satisfaits de vos résultats ? Dans l'ADSL, nous avons réalisé une très belle performance, malgré un contexte particulièrement concurrentiel, avec une part de conquête des nouveaux clients de 36 % au quatrième trimestre, notre meilleur chiffre depuis début 2009, contre 0 % au premier trimestre 2010. Nous avons amélioré la qualité de service et misé sur le « quadruple-play » (associant triple-play et mobile). D'autres ne l'ont pas fait. Ce choix stratégique a été payant. Nos offres Open, avec leur facture unique, ont séduit 300.000 clients en quatre mois. Open représente autour de 25 % des ventes de forfaits mobiles Origami et 25 % des ventes d'Internet Orange (triple play). La nouvelle Freebox va-t-elle faire mal ? Nous anticipions cette annonce de Free depuis plusieurs mois. D'une part, les appels illimités ver les mobiles sont devenus aujourd'hui un standard de marché. Pour ce qui est de la Box, la nôtre a fait ses preuves, elle est fiable et sans doute plus discrète. Nous aurons une nouvelle Box d'ici un an, à un an et demi, et nous lancerons à l'été une nouvelle interface utilisateur pour la télévision, « New TV ». Au final je pense que, grâce à Open notamment, nous résisterons mieux à cette offensive de Free, qui n'a pas encore de « quadruple-play ».La concurrence ne se durcit-elle pas cette année ? 2011 sera sans doute une année très concurrentielle en anticipation de l'arrivée du quatrième opérateur mobile (Free, Ndlr). Sur l'accès à Internet, la guerre des prix ne devrait pas avoir lieu. Tout le monde a répercuté le relèvement de la TVA et la hausse de prix a été assez bien acceptée par les clients. Mais la concurrence ne se fait pas que sur les prix. Chez Orange, nous allons continuer à enrichir nos services, en particulier la vidéo à la demande. Dans le mobile, nous comptons nous différencier sur la qualité de notre réseau 3G, sur notre parc étendu de boutiques, en proposant les meilleurs terminaux et des offres enrichies en termes de contenus, comme Deezer ou Dailymotion. Les révolutions dans les pays arabes changent-ils votre stratégie dans les émergents ? Ces événements ne remettent absolument pas en cause notre stratégie de développement dans ces pays. En Tunisie comme en Égypte les activités sont aujourd'hui revenues à la normale. Pour ce qui est de notre développement international, nous comptons déjà, fin 2010, 210 millions de clients. Notre objectif de 300 millions de clients en 2015 est donc quasiment déjà assuré par le simple potentiel de la croissance organique de notre portefeuille et la consolidation dans nos comptes de notre récente acquisition de Meditel au Maroc à cet horizon. Propos recueillis par Delphine Cuny
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