Le groupe Crédit Mutuel sort renforcé de la crise. « Nos résultats attestent de notre solidité et de notre capacité à affirmer notre stratégie de développement dans un contexte difficile », a estimé Etienne Pflimlin, président du Crédit Mutuel, jeudi lors de la présentation d'un résultat net en 2009 mulitplié par 4,5 par rapport à 2008 à 1,8 milliards d'euros. Le produit net bancaire a bondi de 61 % à 13 573 milliards tiré par une série d'acquisitions, en particulier l'ex-Citibank en Allemagne rebaptisée Targobank le mois dernier ; Cofidis, société de crédit à la consommation ; mais aussi la banque en ligne Monabanq ou la société de gestion d'actifs La Française des Placements. Même sans ces acquisitions, la croissance du produit net bancaire reste forte à 37,5 % ce qui compense une hausse importante du coût du risque sur les crédits (+68,7 % à 2,37 milliards) en raison de l'impact de la crise économique sur le nouveau périmètre, très présent dans le crédit à la consommation. Les fonds propres ont progressé par ailleurs de 20 % à 29,6 milliards d'euros (dont deux milliards de collecte de parts sociales) et le ratio « tier one » ressort à 11,8 %, deux points de plus qu'à fin 2008. identitéLes dirigeants du Crédit Mutuel n'ont cependant pas caché leurs craintes face à l'orientation des travaux du Comité de Bâle sur les nouvelles normes bancaires qui augmenteraient les exigences en fonds propres pour les activités de crédit des banques et celle d'assurance. Le président Etienne Pflimlin s'est de plus inquiété des éventuelles distorsions de concurrence vis à vis des Etats-Unis qui pourraient se soustraire à Bâle 3. Il s'est dit « combatif » pour défendre le modèle de banque universelle qu'il juge menacé. «Nous pensons que le modèle français est le meilleur», a-t-il indiqué. De même il a souligné le succès de la bancassurance « à la française » rappelant que ses filiales d'assurance ont généré un chiffre d'affaires total de 12,4 milliards en hausse de 21,5 %. Enfin, il a réaffirmé l'attachement du Crédit mutuel à son identité coopérative et mutaliste. « La tête de réseau, c'est 200 personnes seulement », a souligné Etienne Pflimlin, insistant sur la proximité avec leur clientèle des 18 groupes régionaux et du CIC qui totalisent 5441 guichets en France. Le partage des outils et des produits s'accentue entre ces groupes autour de la Caisse interfédérale du Crédit Mutuel Centre-Est Europe qui réunit déjà cinq fédérations et a signé un protocole avec deux autres (Marseille et Valence). « D'autres rapprochement sont à l'étude », a précisé Etienne Pflimlin. « Il y a une convergence très forte entre nous sur les sujets stratégiques » a-t-il ajouté, comme la priorité donnée à la banque de détail ou les développements dans les nouvelles technologies et la téléphonie mobile.

latribune.fr

24 Mars 2010, 23:21

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