Hypo Real Estate espère encore éviter son démantèlement

Hypo Real Estate (HRE) croit en son avenir. Ce jeudi, sa présidente du directoire, Manuela Better, a estimé, lors de la présentation des résultats annuels pour 2010, que la « restructuration du groupe était très largement achevée ». Spécialisée dans le financement des collectivités locales et de l'immobilier, HRE s'était retrouvé au bord de la faillite en 2008 dans la foulée de celle de Lehman Brothers. Avec 150 milliards d'euros de garanties et une nationalisation, l'établissement a été sauvé, mais son devenir reste un sujet de polémiques. Un récent rapport d'experts remis au gouvernement estimait ainsi que le mieux était pour l'État fédéral de démembrer HRE et de vendre les parties encore saines. Faux, selon Manuela Better pour qui le pas le plus important dans l'assainissement du groupe a été effectué le 1er octobre dernier avec le transfert vers la structure de défaisance (ou « bad bank ») FMS de 173 milliards d'euros d'actifs non stratégiques et toxiques. Du reste, HRE a affiché au quatrième trimestre un bénéfice imposable de 286 millions d'euros, le premier depuis 2008. Certes, sur l'ensemble de l'année la perte s'élève encore à 819 millions d'euros, mais on est loin des 2,22 milliards d'euros de 2009. « Notre bilan a été réduit et notre portefeuille d'actions assaini », a martelé Manuela Better. Le fer de lance de l'avenir du groupe, c'est Deutsche Pfandbriefe (pbb), sa division d'obligations sécurisées. En 2010, elle accuse une perte de 135 millions d'euros, mais avec un bénéfice de 98 millions d'euros au dernier trimestre et surtout, avec l'émission de 4,1 milliards d'euros de titres en 2010 et 8 milliards d'euros attendus cette année. « Nous revenons pleinement sur le marché avec pbb et nous créons ainsi la base à une future privatisation », a résumé Manuela Better qui a annoncé que cette activité devrait être bénéficiaire en 2011.Pertes plausiblesL'ensemble du groupe pourrait cependant encore accuser des pertes cette année, car il lui faudra transférer à FMS 1,6 milliard d'euros pour son financement. Par ailleurs, une procédure a été ouverte par Bruxelles concernant l'évaluation des actifs transférés vers FMS. Manuela Better attend une décision définitive de la Commission avant l'été. Elle assure ne pas être inquiète, mais elle ne veut s'avancer sur des pronostics de résultats pour 2011 avant de connaître l'issue de cette enquête. Bref, on est encore loin des conditions posées par Manuela Better pour la privatisation de son groupe : un rendement des capitaux propres de 8 %. Romaric Godin, à Francfort
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