L'Argentine va restructurer sa dette encore en défaut

C'est désormais une certitude : mi-avril, l'Argentine lancera une offre de restructuration de sa dette à l'égard de créanciers privés encore en défaut de paiement, dont le nominal atteint 20 milliards de dollars. L'opération a reçu l'accord de la SEC, l'autorité boursière américaine. L'aval de la Consob italienne devrait suivre, avant celui du régulateur japonais. Le choix de ces trois marchés a été dicté par la répartition géographique des détenteurs des « Tango bonds » qui n'ont pas accepté la restructuration de 2005. Techniquement, l'Argentine, en cessation de paiement sur sa dette souveraine depuis janvier 2002, avait alors quitté la zone rouge. Mais les marchés ne l'ont pas entendu ainsi, en raison de l'importance du solde non restructuré. C'est ce qui conduit aujourd'hui le ministre de l'Économie, Amado Boudou, à présenter une nouvelle offre. Ainsi que l'a annoncé Boudou, l'offre ne sera pas meilleure qu'en 2005, c'est-à-dire que la décote atteindra 65 % du nominal. Il table pourtant sur une réponse positive. En raison de la lassitude, surtout : après cinq ans d'escarmouches, le pays n'a pas réussi à marginaliser ses créanciers, mais ces derniers n'ont rien obtenu. plusieurs formulesIl est vrai aussi que nombre de titres sont détenus par des fonds d'investissement qui les ont achetés à vil prix. À l'intention des 200.000 petits porteurs italiens, la restructuration inclura une offre pour les investisseurs particuliers leur permettant de toucher des dividendes plus rapidement. Comme en 2005, les créanciers auront le choix entre plusieurs formules, dont des titres liés à la croissance du PIB. La réussite de cette restructuration permettrait à l'Argentine de lever des fonds à des taux de l'ordre de 8,5 % (contre 14 % si elle voulait le faire aujourd'hui). Ce retour sur les marchés serait surtout intéressant pour les entreprises, le gouvernement affirmant ne pas chercher de financements extérieurs en 2010. Il compte faire face aux échéances de la dette publique avec les réserves de la Banque centrale, opération qui est pourtant bloquée par la justice depuis le début de l'année.Jean-Louis Buchet, à Buenos Aire
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