Le Salon du livre s'ouvre dans un climat très porteur

Le Salon du livre qui est inauguré ce jeudi soir à Paris va réunir des éditeurs... désunis. Désunis sur l'organisation même du salon que certains sont décidés à quitter l'an prochain, désunis sur l'attitude à adopter face aux géants américains que sont Google, Apple ou Amazon dans la conquête du marché du livre numérique, et enfin désunis sur la nomination du président de leur syndicat, le Syndicat national de l'édition (SNE). Mais en dépit de ces forts tiraillements internes à la profession, le tableau est loin d'être noir pour le secteur. Au contraire. Le monde du livre va profiter de cette grand messe annuelle pour mettre en avant sa bonne santé économique. En 2009, malgré la crise, le marché français de l'édition s'est même offert un rebond. Cette année « a été vécue comme une opportunité », souligne l'institut GfK dans son enquête annuelle publiée à l'occasion du salon. « Phénomènes de mode, travail de l'actualité et du fond, ouvrages anti crise ont permis au marché de rayonner », conclut l'étude qui s'appuie sur un panel de 3.500 points de vente.Au total, plus de 379 millions de livres se sont vendus l'an dernier dans l'Hexagone, représentant un chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros (TTC), soit une progression de 3,9 % par rapport à 2008. Et 2010 se présente plutôt bien avec une croissance de 2,8 % en valeur en janvier. Il s'agit même d'un retour de la croissance après plusieurs années de stagnation. Phénomène « Twilight »En 2009, le livre a été une fois de plus porté par le secteur de la jeunesse (17 % des ventes) qui a contribué à lui seul à près de la moitié de la croissance du marché. Le phénomène planétaire « Twilight » n'est pas étranger à cette embellie avec ses 2,9 millions d'exemplaires vendus pour la série de Stephenie Meyer (toutes éditions confondues). Pour le plus grand bonheur de son éditeur, le numéro un du secteur Hachette Livre (Lagardèrerave;re). à titre de comparaison, la série à succès « Millénium » (Actes Sud) avait été vendue à 1,4 million d'unités. Autre phénomène qui a permis au marché de résister à la crise selon GfK... la crise financière elle-même. Plus de 600.000 livres consacré à ce thème se sont écoulés. L'institut pointe également les bonnes ventes d'ouvrages autour des loisirs ou pratiques (11 % des ventes) comme « le Plaisir à petit prix » de Jean-Pierre Coffe, chez Plon, qui a trouvé 325.000 acheteurs. La littérature générale a bien tenu la route, avec toujours les mêmes locomotives : Muriel Barbery (« l'élégance du hérisson », Folio), Marc Lévy (« Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites », Pocket), Guillaume Musso (« Je viens te chercher », Pocket), Katherine Pancol (« la Valse lente des tortues », Livre de Poche) pour le format poche et Dan Brown (« le Symbole perdu », Lattès), Marie NDiaye, prix Goncourt 2009 (« Trois Femmes puissantes », Gallimard) ou Anna Gavalda (« l'échappée belle », Dilettante) pour le grand format. Question de prixPour GfK, le faible prix du livre a contribué à faire rentrer les Français dans les librairies. Avec un prix moyen de 10,90 euros, il reste le moins cher des produits de loisir culturel (DVD, jeux vidéo, musique...). Du coup, les attentes en matière de prix sont fortes pour le livre numérique. Selon un sondage de la fin 2009, 61 % des Français se disent susceptibles de lire un livre au format électronique un jour, et parmi eux, 97 % attendent de la révolution numérique « un gain significatif en termes de prix ». Pour un nouveau roman en format numérique, le lecteur espère un prix moyen de 7 euros, et 4 euros pour un roman sorti il y a plus d'un an. Enfin, pour une bande dessinée, il se dit prêt à débourser 4,50 euros.
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