Berlin prépare sa sortie du

L'Allemagne pense déjà à sortir du capital des banques qu'elle a secourues pendant la crise. Mercredi, le conseil de cabinet du gouvernement fédéral a autorisé la formation d'un « comité d'experts » composé de sept membres qui sera chargé de préparer une stratégie de sortie. En 2008 et 2009, la République fédérale a brisé un des principaux tabous allemands de l'après-guerre en prenant des participations directes dans le capital de quatre sociétés financières. L'État a ainsi acquis 25 % du capital de la Commerzbank pour 1,8 milliard ainsi que du capital dormant (sans droit de vote) pour 16,4 milliards d'euros. L'autre grande opération a été, à l'été 2009, la nationalisation complète de Hypo Real Estate dans laquelle Berlin a injecté 7,7 milliards d'euros d'argent frais. L'établissement de financement immobilier Aareal Bank et la Landesbank WestLB ont également bénéficié d'une recapitalisation de la part de l'État à hauteur de 500 millions et 3,3 milliards d'euros respectivement. Intervention « anormale »En Allemagne, cette intervention de Berlin dans un secteur économique a toujours été conçue comme anormale et donc provisoire. Il est certain également que la volonté gouvernementale de consolidation budgétaire incite également à préparer cette sortie de l'État. Ce jeudi, dans une interview au quotidien « Frankfurter Allgemeine Zeitung », le président du conseil nouvellement formé, Daniel Zimmer, a présenté ses trois buts principaux : réduire le plus possible le coût du sauvetage pour le contribuable, renforcer la concurrence et donner aux banques sauvées une « structure durable ». Daniel Zimmer a également confirmé que l'État était relativement pressé. « Naturellement, le but principal est de privatiser les participations le plus rapidement possible », a-t-il indiqué évoquant un horizon de cession « dans les toutes prochaines années ». Le gouvernement espère que les conclusions de ce conseil d'experts lui seront remises avant le 31 décembre 2010, mais Daniel Zimmer n'en est pas si sûr. La tâche n'est en effet pas facile. La valeur de Hypo Real Estate, qui doit se débarrasser de l'essentiel de ses activités, reste difficile à évaluer. Quant à Commerzbank, sa valeur boursière ne dépasse pas 5,9 milliards d'euros, ce qui valorise à 1,47 milliard d'euros la part de l'État. Romaric Godin, à Francfort
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