Oscar prépare les cellules photovoltaïques du futur

L e solaire est l'énergie de l'avenir, assure Hubert de Boisredon, elle couvre 900 fois le besoin énergétique de la planète ». Le PDG du groupe nantais Armor (143,5 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009), veut donc prendre position dans les énergies renouvelables en faisant émerger en France « une véritable filière industrielle dans le domaine de l'énergie ­solaire ». Il a choisi le secteur des films minces photovoltaïques ­organiques (OPV) pour doter Armor d'un troisième pilier d'activité, à côté du transfert thermique (code à barres) et des cartouches pour imprimantes dont il est le leader européen.Un coût divisé par 4L'objectif ? Utiliser des composés chimiques organiques (polymères) pour s'affranchir du silicium cristallin, matériau de la plupart des panneaux solaires actuels qui (une fois transformé et utilisable) reste rare et donc coûteux. Le coût des cellules photovoltaïques se trouve ainsi divisé par 4, le rendement passe de 6 % à 8 % puis 11 % à terme, et la ­durée de vie augmente de 3 à 5 ans. De quoi démultiplier les applications, tant dans le bâtiment que dans l'électronique nomade (voir schéma). Hubert de Boisredon a entraîné dans l'aventure Oscar (Organic solar Cells by Armor) quatre partenaires aux compétences ­complémentaires. Deux laboratoires : le CEA-Ines (Institut national de l'énergie solaire) sur la technopole de Savoie ­Technolac et le LCPO (Laboratoire de chimie des polymères organiques) de l'université de Bordeaux. Et deux industriels : le fabricant de rubans adhésifs et de polymères Plasto, à ­Dijon, travaille sur l'encapsulation des cellules et Amcor, à Sarrebourg, conçoit les films enveloppant l'ensemble pour garantir l'étanchéité et la résistance. Armor, de son côté, assemblera les différents éléments et mettra au point les machines qui permettront, dès 2015, l'industrialisation des cellules OPV dans son usine de la Chevrolière. Prévu sur quatre ans, le programme de recherche Oscar, labellisé par le pôle de compétitivité EMC2, mobilise un investissement de 20 millions d'euros, dont 14 ­millions sont portés par Armor et 30 % sont soutenus par Oséo via l'ISI (Innovation stratégique industrielle). « Bien que son rendement soit encore faible, de nombreux chercheurs et industriels estiment que l'OPV constitue une solution d'avenir », poursuit le dirigeant nantais, qui prévoit entre 50 et 100 millions d'euros de chiffre d'affaires dès la première année et cible d'emblée le marché européen pour y prendre la ­première place.
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