La Chine attise les cours du charbon

7.000 des 11.000 sociétés d'exploitation de charbon devraient disparaître d'ici à 2015 en Chine. Tel est le souhait de l'administration en charge de l'énergie du pays, qui a précisé dans un document de travail les grandes lignes du paysage énergétique d'ici à cinq ans. La question du charbon thermique est cruciale pour la Chine, qui tire 80 % de son électricité du minerai. La fermeture des plus petites mines ne devrait théoriquement pas avoir d'impact sur son niveau de production. « Le gouvernement fait ça pour une question de sécurité : le secteur minier chinois a une très mauvaise image, les normes de sécurité en sont à la préhistoire dans beaucoup de petites mines exploitées à la limite de la légalité. Mais la mise en service de plus grosses mines est censée compenser les pertes de production », estime Emmanuel Fages, expert du secteur à la Société Généralecute; Générale. Dans la pratique, les programmes de fermeture de mines ont déjà suscité des vagues de volatilité sur le marché du charbon. Au début de l'hiver 2009-2010, le pays a brusquement fait appel au charbon colombien, ce qui a favorisé la hausse des prix. La tendance ne s'est pas démentie depuis : la tonne de charbon en Europe et en Australie cote déjà 100 dollars, alors que la référence Richards Bay, au départ de l'Afrique du Sud, a bondi de plus de 35 % depuis le début de l'année (cf. graphique).« Question brûlante »La responsabilité de la Chine dans ce mouvement est incontestable. Premier producteur de charbon, le pays est en passe de devenir le premier importateur cette année : il devrait en acheter 115 millions de tonnes à l'étranger, devant le Japon, dont les besoins sont attendus à 110 millions de tonnes. Entre janvier et mai, la Chine a vu le niveau de ses importations de charbon grimper de 120 %. Certains y voient d'ailleurs le démarrage d'un super cycle du charbon, avec une demande en forte hausse en provenance d'Asie, que les pays producteurs pourraient avoir du mal à alimenter. Ainsi l'Afrique du Sud, un des premiers exportateurs, vient de faire face à un mouvement de grève qui risque de limiter la hausse de sa production. La Russie a vu l'exploitation de plusieurs mines interrompue après des explosions ; des problèmes de logistique font aussi leur apparition dans les ports de la mer Noire. En Australie, les embouteillages du port de Newcastle, d'où part le charbon vers l'Asie, sont de nouveau d'actualité. Autant de sujets qui font du charbon une «question brûlante» pour Barclays Capital.
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