Entre amour et philosophie, la transmission selon Michel Sogny

« D'habitude, ce sont les philosophes qui parlent de musique. Ici, c'est un musicien qui aborde la philosophie », confie le pianiste, compositeur et philosophe Michel Sogny pour présenter son livre d'entretiens avec l'agrégée de philosophie Monique Philonenko, sur les aspects les plus variés de la musique.Il faut dire que les philosophes ont toujours vu dans la musique l'un des arts fondamentaux permettant d'exprimer certaines profondeurs qui ne sauraient être atteintes par aucune autre forme d'expression. « Le travail d'un instrument, c'est un travail sur soi, une quête, permanente et qui n'aboutit jamais. Comme la quête du bonheur, sachant que le travail est ici vécu comme un plaisir », soutient Sogny.À travers douze entretiens, l'homme se livre donc. Et nous dévoile son être le plus intime, tant la musique fait partie intégrante de sa vie. Car ce docteur en philosophie a très vite orienté sa carrière vers l'enseignement du piano, avant de mettre au point une méthode étrangement peu appliquée par l'ensemble du corps professoral français. Son école fondée en 1974 avait d'ailleurs rapidement rencontré un énorme succès, Isabelle Aubret, Alice Dona, Françoise Hardy ou William Sheller y ayant notamment fait leurs armes.En 2000, Sogny crée la fondation SOS Talents afin de soutenir les jeunes doués pour l'étude du piano. Son projet?: allier l'esthétique musicale à l'efficacité pédagogique de façon à donner à l'étudiant cette liberté qui lui permettra d'assimiler progressivement la technique pianistique. « Mon objectif est de leur faire prendre une potion qui aurait bon goût, lance amusé le compositeur philosophe. Et surtout qu'ils sentent sous les doigts la sensibilité qu'ils ont en eux. » Car au-delà de la musique, ce qu'aime avant tout Sogny, c'est transmettre. Transmettre son amour pour cet art, la façon de s'en approcher au mieux. La transmission comme unique moyen de se réaliser, de donner un sens à sa vie, d'appréhender la mort. Et ce n'est pas ce docteur en philosophie qui nous dira le contraire. Pascale Besses-Boumard
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