« Je ne sais pas si on replantera, sept ans de travail sont détruits »

Que représente l'arrachage de la parcelle de vignoble OGM pour la recherche publique ?L'essai n'était pas destiné à produire des plants commercialisables. Les premiers résultats des essais étaient d'ailleurs peu concluants quant à leur résistance à la maladie. A terme, l'Inra proposait d'intervenir dans les dossiers d'homologation d'OGM, et de jouer la contre-expertise face à des industriels comme Monsanto qui apportent eux-mêmes les informations sur les produits qu'ils veulent commercialiser.Vos équipes veulent-elles relancer l'expérience dans le vignoble ?C'est compliqué. On a à coeur cette mission de service public, mais je ne sais pas si on va replanter. Les chercheurs ont besoin de publier pour évoluer dans leur carrière. Sept ans de travail sont détruits. Est-ce qu'on peut recommencer dans les mêmes conditions ? Nous voulons travailler dans la transparence. Les faucheurs n'ont eu aucun mal à identifier les greffons OGM dans cette parcelle qui comptait aussi 1.500 plants non transgéniques, en tampon. Il n'est pas question de plonger dans un état d'esprit sécuritaire.Vos chercheurs seraient-ils tentés de vendre directement leurs compétences à un industriel après cette affaire ?Les grilles de salaire public ne sont pas leur motivation première... Dans la tradition de la recherche française, on n'a pas l'habitude de passer du privé au public. Tout le contraire des Anglo-Saxons, qui peuvent considérer leur carrière comme une succession de missions « à la pige », et n'hésiteraient pas à passer dans l'industrie. Propos recueillis par O. M.olivier Le Gall, responsable du département santé des plantes à l'INRA
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