Opération transparence dans les carrières

La France défigurée ». L'émission des années 1970 dit assez l'aversion que peuvent susciter les carrières. En 2008, le secteur pesait quelque 1.700 sites, 410 millions de tonnes de matériaux extraits, essentiellement des granulats, une pléiade de PME, 15.000 salariés et 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires.Se faire accepter des riverains est un enjeu majeur. La faible valeur et le poids des matériaux font du coût de transport (qui double tous les 50 kilomètres) une composante essentielle de la compétitivité. Les carriers ne peuvent être éloignés de leurs clients, chantiers de BTP et usines de transformation. « L'enquête sur l'acceptabilité qui s'achève ces jours-ci révèle qu'il n'existe pas de syndrome de rejet des carrières, contrairement à ce que nous redoutions, se réjouit Christian Béranger, président de la commission environnement de l'UNPG (Union nationale des producteurs de granulats). Nos efforts ont été reconnus et nous allons en profiter pour mieux communiquer sur nos métiers. »La réglementation s'est durcie aussi. En 1970, un système d'autorisation administrative remplaçait la déclaration préalable, instaurait l'obligation de remise en état du sol après la fin de l'exploitation, et imposait dans certains cas une enquête publique. Depuis 1976, les carrières sont couvertes par la loi sur les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE). Leur destination après cessation de l'activité se décide avant le premier coup de pioche. Zone écologique, agricole, forestière, base de loisirs, le choix se fait selon le souhait du propriétaire (souvent un agriculteur) et des élus locaux, en accord avec les réglementations (schéma départemental des carrières, code de l'urbanisme, loi sur l'eau, schémas de cohérence écologique, etc.). La réhabilitation est souvent menée par phases pendant l'exploitation. Les carrières, y compris durant l'exploitation, sont d'importantes réserves de biodiversité, qui abritent la moitié des espèces d'oiseaux, reptiles, amphibiens et libellules de France.Menée aujourd'hui et demain dans toute la France, l'opération « Carrières à c?ur ouvert » répond à une exigence accrue de transparence, liée à l'évolution de la population installée en zones rurales (de moins en moins de ruraux, de plus en plus de cadres et retraités moins tolérants aux nuisances notamment sonores) et à l'émergence des préoccupations environnementales.Le secteur veut faire connaître ses initiatives, dont la charte environnement créée en 2005, qui couvre les principaux enjeux de l'activité, bruit et vibrations, qualité de l'air, protection de l'eau? Les carriers ont réalisé de gros progrès (qualité des routes d'accès, bâchage des camions, mises à feu avec retardateur réduisant les vibrations, capots antibruit sur les concasseurs, etc.). transport fluvialConcernant les transports, qui concentrent les réactions de rejet, les flottes de camions sont renouvelées pour se conformer aux normes européennes mais les 40 tonnes ne sont autorisés qu'en aval des ports et le multimodal fait figure de parent pauvre. Les sites installés dans les vallées ou le long de quelques tronçons du Rhône, de la Seine, de la Marne, de l'Yonne et de la Loire peuvent utiliser le transport fluvial. « C'est plus délicat pour le fer qui ne peut que rarement proposer de connexion avec nos sites et qui préfère parfois le transport de passagers sur certains grands axes qui nous intéressent », note Christian Béranger.Sur les sites, le recours à des engins électriques et à des bandes transporteuses réduit fortement les rotations de camions, la poussière et le bruit associés.
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