« C'est ridicule de dire que je suis la principale lobbyiste pro-OGM »

DIANA BANATI, PRÉSIDENTE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE L'EFSA * Avez-vous démissionné du lobby International Life Science Institute (ILSI) en raison d'un conflit d'intérêts ?Non. Il n'y a pas eu d'accord au conseil d'administration de l'EFSA pour qualifier cette situation de conflit d'intérêts. J'ai démissionné de l'ILSI à cause d'une surcharge de travail. Pour la même raison, il se peut que je démissionne d'autres fonctions ne constituant en aucun cas un conflit d'intérêts. Nous avons cependant convenu de définir des règles strictes, avec des critères clairs, sur nos déclarations d'intérêts. Il faudra déterminer si les mêmes critères et leur contrôle devront s'appliquer aux président, vice-présidents et membres du conseil d'administration.Êtes-vous pleinement indépendante ?Évidemment ! Et je l'ai toujours été. Je suis une scientifique et le conseil d'administration a soutenu que personne ne pouvait remettre en cause mon intégrité.Pourtant, José Bové l'a fait en réclamant votre démission de l'EFSA...J'ai été très surprise de voir que cette personne n'avait manifestement aucune idée de la nature des activités et des responsabilités de l'EFSA ou de l'ILSI. C'est ridicule de dire que l'EFSA autorise les OGM et que sa présidente est la principale lobbyiste pro-OGM en Europe ! L'EFSA ne délivre pas d'autorisations. C'est un organisme indépendant qui évalue les risques scientifiques.Sur quelle base le comité scientifique fait-il ses évaluations ?En partie sur les éléments scientifiques fournis par le demandeur. Par ailleurs, les experts font des recherches approfondies dans la documentation scientifique disponible. Si votre question sous-entend que les demandeurs pourraient omettre des données, cela ne peut pas arriver.Comprenez-vous ce climat de suspicion autour des OGM ?C'est une question très émotionnelle. Mais il faut bien garder à l'esprit qu'il y a l'évaluation des risques fondée sur la science d'une part et d'autre part la gestion des risques reposant sur des facteurs économiques, éthiques sur la perception des consommateurs. À ce titre, l'Europe pourrait s'exposer à des conflits commerciaux avec les États-Unis en raison d'approches différentes. Pour l'instant, l'UE cherche à donner le plus haut niveau de protection à ses consommateurs. Propos recueillis par Yann-Antony Noghès, avec Cécile Veyrié* Autorité européenne de sécurité alimentaire.
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