« L'Irlande est redevenue compétitive »

STRONG>O'Brien Fergal Économiste à l'Ibec, la confédération du patronat irlandaisL'économie irlandaise peut-elle se redresser ?Il y a des signes positifs, particulièrement du côté des exportations. Celles-ci ont progressé de 7 % au premier semestre, et sont en pleine expansion. Pour une petite économie ouverte comme l'Irlande, c'est très important. Les exportations représentent environ 100 % de notre PIB [les exportations nettes, en retirant les importations, représentent environ 18 % du PIB, Ndlr].Pourquoi les exportations repartent-elles ?Avec la crise, l'Irlande est redevenue compétitive. La majorité des salaires ont été gelés, et le quart d'entre eux ont même baissé, en moyenne de 15 %. Les nouvelles embauches se font maintenant à des salaires inférieurs de 25 % à ce qu'ils étaient avant la crise. De plus, le prix de la location de bureaux a baissé de 50 %. À cela s'ajoutent les très fortes restructurations qui ont été menées dans les entreprises. Beaucoup ont aujourd'hui une main-d'oeuvre qui a accepté des conditions plus flexibles.En somme, l'Irlande n'est pas la Grèce...La force de notre secteur privé nous différencie des autres pays. Nous avons ici des secteurs d'excellence, comme l'informatique. Google a installé son siège européen dans notre pays, et emploie 2.500 personnes.Ces sociétés viennent en grande partie à cause du faible taux d'impôt sur les sociétés. L'Allemagne et la France réclament une hausse. Que répondez-vous ?Ce n'est pas négociable. C'est un fondement de notre économie. De plus, cela serait contre-productif. Une hausse du taux n'augmenterait pas les recettes fiscales, parce que les investissements étrangers partiraient ailleurs. Et ils n'iraient pas dans le reste l'Union européenne, mais probablement en Suisse, voire à Singapour ou en Asie.Partiraient-ils vraiment ?Oui. Il s'agit d'investissements dans les services, qui peuvent facilement déménager. Est-ce que Google a vraiment besoin d'être en Europe ? Non. La faiblesse de la consommation vous inquiète-t-elle ? C'est un vrai problème. Les Irlandais ne consomment pas. Mais c'est avant tout parce qu'ils épargnent. Leurs revenus ont baissé en moyenne de 2 %, tandis que leurs dépenses ont reculé de 10 %. Clairement, la confiance des consommateurs est au plus bas. Mais elle peut revenir quand les Irlandais auront des certitudes sur la façon dont l'austérité va les toucher.
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