Lazard double les majors dans l'immobilier de bureau

La crise n'a que faiblement impacté la croissance du promoteur d'immobilier d'entreprise strasbourgeois Groupe Lazard, dont le chiffre d'affaires s'est établi à 325 millions d'euros en 2009 contre 300 millions d'euros un an plus tôt. Le résultat net, divisé par deux à 35 millions d'euros en 2009, traduit un tassement des marges, mais pas de la production. Avec 185.000 m2 mis sur le marché, Lazard s'est même imposé devant les leaders nationaux en immobilier d'entreprise (Icade, Pitch Promotion, BNP Paribas), selon le classement des promoteurs établi par Innovapresse. Avec les chantiers en cours, qui lui offrent dix-huit mois de visibilité, le groupe fait état d'un résultat net prévisionnel de 63 millions d'euros en 2012...Habitué à construire ses bâtiments en blanc, financés sur fonds propres, avant de les céder à des investisseurs, Lazard a certes été confronté au tassement de la demande nationale en 2009. Des immeubles entiers ont été conservés, gérés en propre au sein d'une foncière valorisée à 150 millions d'euros. Ces loyers ont déjà rapporté 12 millions d'euros à son propriétaire. « L'objectif, à terme, est de porter cette masse locative à 150 millions d'euros annuels », annonce François Lazard, fondateur, président et actionnaire unique de son groupe. Cette croissance interne s'appuie sur « des partenariats privilégiés dans tous les grands projets urbains » dans les villes de province : des opérations sont prévues à Metz, dans le quartier de l'Amphithéâtre, mais aussi près de la gare TGV de Reims, à Bordeaux ou à Montpellier. Lazard, qui réalise 80 % de son activité en province, s'intéresse depuis peu aux « micro marchés des villes intermédiaires » telles que Tours, Angers ou Périgueux. Certains chantiers sont confiés à des architectes de renom (Jean-Paul Viguier, Nicolas Michelin). Ils livreront des immeubles conformes à la législation énergétique en vigueur après 2012, voire à énergie positive à Bordeaux. Basé à Strasbourg, mais doté d'un siège social prestigieux place Vendôme à Paris, Groupe Lazard a profité de la crise pour structurer ses métiers. Les tâches répétitives d'accompagnement des chantiers ne seront plus sous-traitées, à des fins d'économies. Une équipe d'ingénierie du bâtiment a été recrutée en Alsace, portant les effectifs à 60 personnes. « Nos valeurs locatives resteront inférieures à 200 euros par mètre carré par an, en province », prévoit François Lazard.Sur un marché national de l'immobilier d'entreprise centré à 80 % sur l'Île-de-France, la répartition géographique des immeubles produits par Lazard reste atypique. « C'est un potentiel monumental pour notre développement », observe François Lazard, qui compte rééquilibrer ses activités hexagonales d'ici à dix ans et lance deux projets à Massy (Essonne), sur 28.000 m2 cumulés. Pour autant, le promoteur ne compte pas brader son patrimoine invendu des dix-huit derniers mois, mais envisage de se réendetter. Cent millions d'euros, à emprunter ces deux prochains mois sur le marché bancaire, alimenteront sa croissance : Groupe Lazard veut porter, à terme, la valorisation de ses immeubles à 1 milliard d'euros.
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