Schüco veut révolutionner l'enveloppe énergétique des bâtiments

S'ils mettaient en oeuvre tous les outils de la gamme Energy3 de Schüco, les architectes obtiendraient dès à présent des bâtiments à énergie positive. Présentée au salon allemand des matériaux de construction Bau, mi-janvier à Munich, cette gamme combine isolation thermique élaborée, systèmes d'occultation mobiles, panneaux photovoltaïques à couche mince et système de stockage et de distribution de l'électricité excédentaire. Elle s'inscrit dans un ensemble de solutions techniques et architecturales qui proposent de révolutionner la conception technique des bâtiments. Ces gammes, dont certains composants n'existent qu'au stade du prototype, sont promises à la vente en novembre 2011, à l'occasion du prochain salon Batimat à Paris. Des fenêtres coulissantes équipées d'éléments photovoltaïques offriront, au choix, entre 5 % et 20 % de transparence, tout en produisant l'énergie nécessaire au fonctionnement de leurs mécanismes motorisés et du bâtiment. La climatisation, la ventilation, la gestion et la distribution de l'énergie seront intégrées dans le nez de la dalle, augmentant de facto l'épaisseur de la façade d'une quarantaine de centimètres. En rachetant, en novembre 2010, l'usine déficitaire de panneaux photovoltaïques à couche mince de Q-Cells à Grossröhrsdorf (près de Dresde en Allemagne), Schüco s'est doté d'une capacité de production équivalente à 145 mégawatts dans cette technologie naissante. Ces capteurs peuvent s'intégrer en façade, en position verticale ou légèrement inclinés, mais offrent un rendement inférieur aux panneaux traditionnels en toiture.Acquisition stratégiqueLe spécialiste allemand des fenêtres en aluminium et en PVC, actif sur le marché français depuis 1964, confirme son évolution stratégique vers la gestion énergétique du bâtiment, esquissée depuis 1996. Ce groupe de 5.800 salariés, détenu par la famille Fuchs, est basé à Bielefeld. Il a réalisé 2,35 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010, en croissance de 23 % à la sortie de la crise du bâtiment qui l'avait frappé en 2009. L'essentiel des effectifs se consacre à la conception et à la vente des nouveaux produits : les trois usines allemandes de Schüco n'emploient, au total, que 300 salariés. La France, première filiale à l'international, représente 10 % de son activité. « En prenant le risque d'acheter les moyens de production de notre concurrent Q-Cells, qui représentent 70 % des capacités européennes dans les capteurs à couche mince, et malgré l'environnement réglementaire instable, nous gagnons trois années de développement », estime Guy Vicente, président de Schüco France et membre du comité de direction du groupe.Olivier Mirguet, à Munich
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