Les Experts en quête de certitudes

On est bien conscient que notre jeu n'est pas extraordinaire, souffle Bertrand Gille. Mais tant qu'on gagne? » À l'image de leur pivot, les Bleus posent un regard lucide sur leur parcours à l'Euro 2010. Depuis le début du tournoi, ils enchaînent les résultats sans parvenir à y joindre la manière. Bousculés par la Hongrie, la République tchèque et l'Espagne lors du premier tour, ils ont à nouveau souffert dimanche pour venir à bout d'une équipe d'Allemagne agressive et accrocheuse (victoire 24-22). Dans une salle chauffée à blanc par 4.000 fans de la Mannschaft, les Experts ont d'abord pris l'ascendant avant de connaître un énorme passage à vide en fin de rencontre. Un scénario qui se répète depuis une semaine. « à un moment donné, on baisse de vigilance. On est un peu moins efficaces au tir, du coup nos adversaires reviennent au score en jouant les contre-attaques », analyse le cadet des frères Gille. Avec deux victoires et deux nuls, les hommes de Claude Onesta sont invaincus dans les salles autrichiennes. Mais ils donnent l'impression d'avancer sans filet.grandissime favori« Certains joueurs ne sont pas aussi brillants que lors des précédentes compétitions », juge l'ancien sélectionneur Daniel Costantini. En mal de génie, les Bleus peinent à développer leur jeu et manquent de sérénité. Depuis leurs récents exploits, ils doivent composer avec l'étiquette de grandissime favori. Une situation toujours difficile à gérer. « Les gens qui attendent de l'excellence permanente n'ont pas compris ce qu'est le sport de compétition, s'emporte Onesta. Il fallait aller à Euro Disney, au pays de Mickey, où tout le monde est gentil, tout le monde est fort et on gagne à tous les coups. » Un agacement partagé par ses joueurs. « Nous ne sommes pas une équipe de surhommes. Dans une compétition aussi dense qu'un championnat d'Europe, c'est normal d'avoir des périodes de doute », plaide Guillaume Gille. Ce mardi soir, les Bleus affrontent la Slovénie. Un succès peut les envoyer en demi-finale avant même le match contre la Pologne, prévu jeudi. Mais la tâche s'annonce ardue face aux protégés du Croate Noka Serdarusic, « le meilleur coach du monde », selon Nikola Karabatic qui l'a côtoyé lors de son passage à Kiel, en Allemagne. « Grâce à lui, les Slovènes ont beaucoup progressé tactiquement, estime le demi-centre de Montpellier. Ils ont maintenant un bon système de jeu. Ils vont nous donner du travail. Ça va être un match difficile. » L'occasion de remettre les pendules à l'heure? nLe pivot Bertrand Gille en action face à l'Allemagne.photo : af
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