La protection des forêts divise les utilisateurs d'huile de palme et leurs fournisseursLes groupes de négoce et de distribution revoient leurs contrats avec certains producteurs.Après Cargill, Unilever et Nestlé, voilà que le groupe français de distribution Casino s'interroge sur ses approvisionnements en huile de palme et les conséquences de la culture à grande échelle des palmiers à huile sur la déforestation dans les pays producteurs tels que l'Indonésie ou la Malaisie (80% de la production mondiale). Le groupe français compte supprimer cette huile de ses produits alimentaires en marque propre. Sa « consommation massive peut présenter des risques pour la santé et l'environnement », explique Casino. Son concurrent Carrefour avait annoncé il y a déjà quelques mois vouloir réaliser d'ici à 2015 100% de ses approvisionnements en huile de palme certifiée durable pour ses produits à marques propres. Récemment Unilever a dénoncé un contrat de 33 millions de dollars avec Sinar Mas, principal producteur indonésien. Et Nestlé dit être en quête de fournisseurs qui respectent des critères de soutenabilité de l'exploitation d'huile de palme.à l'origine de ces décisions, un rapport de l'ONG Greenpeace en décembre qui dénonce l'essor de l'exploitation d'huile de palme, utilisée dans l'alimentaire, le cosmétique et les biocarburants, avec comme corollaires la destruction des forêts tropicales, le bouleversement de la vie des communautés locales et la disparition des orangs-outangs. plantations illégalesSinar Mas est accusé de convertir à cette culture des terres qui ne devraient pas l'être, et d'effectuer des plantations illégales dans des tourbières situées dans les profondeurs des forêts. En 2009, l'Indonésie a exporté 20,8 millions de tonnes d'huile de palme, une hausse de près de 50 % sur 2004. Les campagnes anti-huile de palme sont évidemment mal perçues par les pays producteurs où elle est une source d'emplois et de devises. L'association indonésienne des producteurs d'huile de Palme vient d'ailleurs de menacer Nestlé de boycotter ses produits.Laurent Chemineau

latribune.fr

25 Mars 2010, 23:18

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