Ces pays européens dont le taux de chômage fait rêver

Suisse : 3,2% en mars\"Bientôt 150.000 chômeurs en Suisse\", semblait s\'effrayer le journal suisse Le Temps, en janvier. \"La Suisse a une prospérité liée à son rôle de place financière\", explique Jacques Freyssinet, économiste au Centre d\'études sur l\'emploi. Mais elle n\'échappe pas à la morosité européenne : elle attend une croissance de 1,3% du PIB en 2013, et de 2,1% en 2014. Et la presse nationale s\'inquiète des restructurations, notamment dans le secteur bancaire.\"Elle utilise très largement la régulation de l\'immigration, qui est surtout sur des contrats courts\", poursuit Jacques Freyssinet. Difficile de décrocher un CDI si l\'on n\'est pas suisse, la préférence nationale est effective. Il se murmure également que, de honte, certains Suisses au chômage ne s\'inscriraient pas...Norvège : 3,6% en janvierLa Norvège ne connaît pas le chômage. Son faible taux est structurel. Car le pays dispose de trois atouts. \"N\'étant présente ni dans la zone euro ni dans l\'Union européenne, elle n\'est pas soumise aux contraintes des réductions d\'endettement\", relève Jacques Freyssinet. Surtout, elle dispose d\'importantes ressources pétrolières dont elle place les revenus dans un fonds... qu\'elle peut utiliser en période creuse. Enfin, le pays profite de sa forte cohésion sociale, \"il n\'est pas question de laisser se développer un chômage de masse\", explique l\'économiste.Autriche : 4,8% en févrierObjectif : personne sur le bord de la route. Résultat : plein-emploi depuis de nombreuses années. \"En Autriche, le consensus social est extrèmement fort pour combiner une politique de modération salariale et des politiques économiques pour éviter une dégradation de la conjoncture\", explique Jacques Freyssinet. Le modèle combine la flexibilité pour l\'employeur et la sécurité pour le salarié.En 2009, lorsque la crise a commencé à frapper l\'économie, le budget de l\'agence norvégienne pour l\'emploi avait fortement augmenté. Les travailleurs licenciés sont pris en charge dans des \"fondations du travail\", dans lesquels ils suivent des activités de formation professionnelle, relate l\'économiste. Ils ne sont alors pas inclus dans les statistiques du chômage. Celui des jeunes y est d\'ailleurs très faible : 8,9% en février, selon Eurostat. L\'Autriche met en avant le succès des formations en entreprise garanties pour obtenir ce chiffreAllemagne : 5,4% en févrierAvec un taux de chômage qui a diminué depuis le début de la crise... à un niveau inférieur à celui du début des années 2000, l\'Allemagne fait envie. Mais ce chiffre cache une plus grande précarité des salariés, à la suite des réformes du travail engagées au début des années 2000. Au cours de la crise, des emplois ont été maintenus grâce au chômage partiel - il concernait 1,5 million de personnes en 2009. Les travailleurs peu qualifiés, eux, se sont vu proposer des \"mini-jobs\" payés 400 euros par mois ou des \"midi-jobs\", entre 400 et 800 euros mensuels, tous exonérés de cotisations sociales. Les chômeurs peuvent également cumuler leur indemnité chômage à un contrat aidé de quelques heures par semaine, payés entre un et deux euros de l\'heure. \"Cela a créé des emplois bon marché dans le secteur des services\", ajoute Jacques Freyssinet, \"mais cela s\'accompagne d\'un accroissement de la pauvreté et des inégalités salariales\"Car la baisse du taux de chômage ne peut s\'expliquer uniquement par la population vieillissante de l\'Allemagne. La population active n\'a pas en effet diminué et, dans le même temps, le taux d\'activité des seniors et des femmes a augmenté, explique une note de conjoncture de l\'Insee sur le sujet. De même, l\'Allemagne peut de moins en moins compter sur sa croissance pour améliorer la situation de l\'emploi, puisqu\'elle subit le contre-coup de la crise de la dette de ses partenaires commerciaux européens. Les instituts économiques allemands s\'attendent à un taux de croissance de 0,8% en 2013, mais le gouvernement est plus pessimiste et table sur 0,4%. 
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