Le CIT rachète le canadien LAB Recherche en difficulté

Installé à Évreux (Eure), le Centre international de toxicologie (le CIT, 32 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 330 salariés) a fait l'acquisition, jeudi dernier, de son confrère canadien en difficulté, LAB Recherche. Ce labo qui réalise 39 millions d'euros de chiffre d'affaires emploie 480 salariés dont 200 à Laval (Québec), son siège social. Actuellement administré par un mandataire judiciaire, le groupe canadien coté en Bourse jusqu'en 2010, s'est trouvé étranglé à la suite d'un endettement considérable lié à de gros investissements décidés juste à la veille de la crise. « LAB dispose de locaux tout neufs, très vastes et ultramodernes ainsi que d'équipes compétentes », confie Jean-François Le Bigot, président exécutif du CIT et actionnaire majoritaire d'Applied Biology Company (holding mère du CIT) aux côtés de cadres dirigeants de l'entreprise et du groupe CIC. Exit la 11e place mondiale : l'ensemble « CIT-LAB » se hisse désormais au 5e rang mondial dans le secteur de la recherche préclinique sur les nouveaux médicaments et les études de toxicité sur les produits chimiques et agroalimentaires. « En devenant l'un des cinq grands acteurs de notre profession, nous allons apparaître de manière plus nette dans le radar », observe Jean-François Le Bigot. Cette « belle opportunité » va permettre au CIT de mettre le pied en Amérique du Nord, premier marché mondial, difficilement accessible pour un acteur européen indépendant. « Nos marchés sont des marchés de proximité », explique Jean-François Le Bigot, avec cette analogie : « Il est difficile de fabriquer de la bière à Munich quand on n'est pas allemand... ! » Les trois quarts du chiffre d'affaires du CIT sont réalisés en Europe alors que 97 % de celui de LAB se situent sur le territoire nord-américain, précise le dirigeant, convaincu qu'« il faut raisonner globalement tout en étant local », traduction du slogan « Think global, act local. » Traitement des cancersAvec cette acquisition, CIT met aussi la main sur les deux sites européens du groupe LAB Recherche : le site danois (ex-Scantox, 150 salariés), qui a notamment développé une expertise dans les expérimentations sur des porcs de petite taille, et le site hongrois (130 salariés), qui possède une expertise pour l'industrie chimique. Le CIT assure que l'acquisition de LAB Recherche n'a pas vocation à « cannibaliser » l'autre : « Nous sommes complémentaires tant sur le plan commercial que scientifique. Nous allons très peu nous marcher sur les pieds. » Outre son savoir-faire dans l'évaluation des « candidats médicaments » et les études de toxicité dans la chimie ou l'agroindustrie, le CIT réalise depuis 2006 des études dans le secteur de la génomique fonctionnelle, technologie de pointe qui permet d'étudier comment un « candidat médicament » peut modifier l'expression des gènes dans les différents organes. Ces recherches sont très attendues pour le traitement des cancers et constituent un marché considérable selon Jean-François Le Bigot : « Nous avons encore peu de clients dans ce secteur, observe-t-il, mais le jour où le cheval sera au galop, nous aurons déjà le pied à l'étrier. »
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