Retraites : la fin des 60 ans confirmée, l'UMP veut de nouvelles recettes

Les intentions du gouvernement se précisent de jour en jour alors même que la concertation n'est pas close. Dans un entretien à « Paris Match », le ministre du Travail confirme l'intention du gouvernement de reporter l'âge légal du départ à la retraite. « Il faut agir sur l'âge légal de départ à la retraite », explique Eric Woerth, tout en assurant « qu'aucune décision n'a encore été prise sur le niveau auquel il faudrait porter l'âge légal ». Sachant que personne, au sein du gouvernement, ne milite pour un report à 65 ans de l'âge légal, et qu'un report de moins de deux ans n'aurait qu'une efficacité marginale, le suspens n'est pas énorme sur le « niveau » de ce report : tout laisse penser que le curseur retenu sera autour de 62-63 ans ! fer de lanceEn attendant, le gouvernement pourra se prévaloir du soutien sans faille de l'UMP. La convention nationale du parti présidentiel sur les retraites a bien rempli son objectif mardi : soutenir l'objectif du gouvernement de mettre fin à la retraite à 60 ans. Mais aussi lui servir de fer de lance, en testant de nouvelles idées en matière de recettes. Xavier Bertrand l'a affirmé sans ambages : « Le Mouvement populaire se prononce aujourd'hui très clairement pour le report de l'âge légal et pour l'allongement du nombre d'annuités. » L'UMP brise donc sans états d'âme le tabou des 60 ans. De fait, «le seul tabou» que reconnaît le secrétaire général de l'UMP est celui « de la baisse des pensions ». Mais si l'UMP récuse toujours toute hausse généralisée de cotisation, Xavier Bertrand ne veut pas non plus « éluder » la question des recettes nouvelles. Celles-ci doivent même aller au-delà du simple symbole, a estimé le secrétaire général de l'UMP, avant de tester quelques idées en matière de contribution des hauts revenus et des revenus du capital, contribution souhaitée par Nicolas Sarkozy. Pour les hauts revenus, Xavier Bertrand propose « l'instauration d'un taux de cotisation retraite particulier ». Celui-ci ne concernerait pas les classes moyennes « ni même les classes moyennes supérieures ». Xavier Bertrand estime aussi nécessaire d'étudier « la possibilité de demander une contribution sociale supplémentaire aux bénéficiaires de stock-options et de retraites-chapeaux ». Sur les revenus du capital, Xavier Bertrand propose deux pistes de réflexion : l'augmentation des contributions sur les dividendes et les plus-value mobilières, et une contribution spéciale retraite sur « tout ou partie » des revenus financiers des entreprises. Une idée jugée plus astucieuse que celle du PS, ciblée sur les banques, puisque de fait, cette contribution toucherait surtout les établissements financiers sans pour autant instaurer un régime dérogatoire.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.