Les quotidiens misent sur leurs magazines

Glissés dans les quotidiens le week-end ou ajoutés à l'occasion d'événements spéciaux, les suppléments, hebdomadaires, mensuels ou exceptionnels des quotidiens nationaux ont pris du galon. « Depuis deux ans, les repositionnements éditoriaux des suppléments des quotidiens nationaux se sont multipliés. D'attrape-pub, ils sont devenus de véritables produits éditoriaux à valeur ajoutée », explique Nathalie Godinot, directrice des études presse chez Reload (ZenithOptimedia). Ainsi, le mensuel « Next » de « Libération » a fait peau neuve et se vend aussi séparément en kiosque. À l'inverse, le mensuel « Enjeux-Les Échos » est vendu depuis avril avec « Les Échos ». « La Tribune et moi », le magazine haut de gamme de « La Tribune », a également subi un véritable lifting. Dernier en date, « Le Monde 2 » supplément du week-end du « Monde », a changé de nom pour devenir « Le Monde magazine » à la faveur d'une nouvelle maquette.Vendus avec le quotidien, souvent pour quelques dizaines de centimes supplémentaires, ces suppléments sont principalement rentabilisés par la publicité. Ils permettent aux annonceurs de toucher, à un coût nettement moins élevé que les prix des publicités des quotidiens, des cibles de lecteurs très qualifiées. convaincre le luxePour la presse quotidienne, ils sont un argument pour séduire des annonceurs qu'ils ne parviennent pas toujours à toucher via leur édition journalière, notamment ceux du secteur du luxe. Mais le bateau amiral du quotidien capte toujours la majeure partie des investissements publicitaires. Les suppléments magazines représentent parfois jusqu'à 30 % des recettes publicitaires d'un quotidien.Parmi ces suppléments, quelques-uns ont réussi à s'installer comme des marques à part entière. Précurseurs en la matière, « Madame Figaro » et « Le Figaro magazine » séduisaient, en 2008, respectivement 1,5 million et 1,9 million de lecteurs, tandis que « Le Figaro » affiche une audience de 1,3 million de lecteurs, selon les chiffres publiés par Audipress. « L'Équipe mag » touche en moyenne plus de 4 millions de lecteurs, alors que l'édition du dimanche de « L'Équipe » est lue par 2,8 millions de personnes. En revanche, « Enjeux-Les Échos » revendique 600.000 lecteurs, contre 700.000 pour le quotidien « Les Échos », et « Le Monde magazine » en compte un peu plus de 1 million, presque deux fois moins que « Le Monde ». Une lacune pointée lors de la refonte du supplément.Si les suppléments tels que « L'Équipe mag », ou « Madame Figaro » sont devenus des titres à part entière, les magazines à la notoriété moins installée sont davantage tributaires des rentrées publicitaires. « On remarque clairement que, lorsque la publicité n'est pas au rendez-vous, la périodicité de ce type de titre est automatiquement réduite », analyse Nathalie Godinot.
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