Le groupe Transdev-Veolia sera opérationnel au printemps 2010

Les contours du nouveau leader mondial du transport public, issu de la fusion entre Transdev et Veolia Transport, commencent tout juste à se dessiner. Les « data rooms » sont terminées, la valorisation des entreprises a commencé il y a une quinzaine de jours et la rédaction du projet industriel est en cours. « Le nouveau groupe devrait être opérationnel à la fin du printemps 2010 », a indiqué à « La Tribune» le PDG de Transdev, Joël Lebreton. D'ici à la fin de l'année, déjà, le dispositif global de la fusion doit être bouclé, pour pouvoir soumettre le dossier aux autorités européennes de la concurrence à Bruxelles. « Je m'attache à bâtir un groupe équilibré, au niveau de l'actionnariat, de la gouvernance et du management », précise Joël Lebreton, qui devrait prendre la direction opérationnelle du nouvel ensemble.Sa tâche cependant n'est pas facile, tant les deux groupes ont des cultures et des tailles différentes. D'un côté Transdev, près de 2,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2008, filiale de la Caisse des dépôts et consignations, qui jouit d'une grande proximité avec les collectivités et s'est développé à l'étranger avec parcimonie mais en acquérant des positions de leader. De l'autre, la branche transport de Veolia Environnement, 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2008, une présence internationale très forte, un savoir-faire important dans le ferroviaire.D'un côté comme de l'autre, les dents grincent. Dans les couloirs de Transdev, on s'énerve d'ailleurs de voir Veolia prendre le dessus. « La Caisse des dépôts et consignations ? qui devra détenir 50 % du nouvel ensemble ? est complètement absente des négociations et ne pousse pas du tout sa filiale », souligne un expert. « Il faut bien comprendre que Veolia Transport va aussi se transformer et que la transformation sera conséquente pour les deux entreprises, car il n'a jamais été question d'une acquisition de Transdev par Veolia Transport », laisse entendre Joël Lebreton. « Nous voulons un projet transformant. Il ne s'agit pas juste d'un projet de taille. Être le leader mondial n'est pas une fin en soi. Nous allons avoir la taille suffisante pour aborder tous les défis des collectivités », affirme ce dernier.marché en croissanceFace à la grande mutation des villes à l'échelle mondiale et dans un contexte d'urbanisation rapide et d'intensité concurrentielle croissante, les politiques de transport doivent être beaucoup plus diversifiées, la multimodalité étant au c?ur des préoccupations. « Il faut un continuum de modes de transport au service d'une utilisation plus rationnelle de l'espace urbain. Les autorités publiques veulent des opérateurs qui peuvent organiser ces systèmes complexes », analyse Joël Lebreton. Les enjeux technologiques sont aussi de taille, notamment au niveau de l'information et de la tarification.Une introduction du nouvel ensemble paraît du coup envisageable d'ici à deux-trois ans, en vue de mobiliser des fonds. « Cette idée fait partie de nos thèmes de travail. Le marché des transports publics de proximité est en croissance, il est important qu'on ait les moyens de suivre les enjeux », explique le PDG de Transdev. Veolia et la Caisse des dépôts garderaient néanmoins la majorité du capital et le contrôle de la stratégie.
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