Éric Bennephtali, tête brûlée du marketing en ligne

Pour sortir de l'anonymat, il aura fallu à la société Mediastay et à son tout jeune dirigeant, Éric Bennephtali, la grosse dispute qui a opposé ces derniers mois les sites Internet de médias (« Le Figaro », « Le Monde », NRJ, etc.). Au c?ur du conflit, les jeux gratuits sur Internet (grattage, loto, etc.). Les sites de médias, qui se sont lancés dans une course à l'audience, en achètent à des sociétés comme Mediastay et les utilisent sur leur site pour recruter des clients ou faire de l'animation en offrant des lots. Mais certains de ces jeux avaient la réputation de faire gonfler artificiellement l'audience des sites. Médiamétrie a décidé d'encadrer celle-ci.Éric Bennephtali, le bon Dieu sans confession sur le visage, se défend de recourir à des méthodes peu scrupuleuses. Il préfère raconter avec des vrais mots d'entrepreneur comment Mediastay (éditeur de Kingolotto), qui emploie 60 personnes et qui réalisera cette année entre 18 et 20 millions d'euros de chiffres d'affaires, s'est fait un nom dans « le marketing à la performance », et comment la société a financé « sur fonds propres » les rachats de deux ex-stars de la nouvelle économie, Banalotto et Luckysurf, qui ont levé en leur temps 20 et 40 millions d'euros. D'ailleurs, Éric Bennephtali a « envie de profiter de cette période de crise pour faire des acquisitions et grossir ».Il est déjà un vieux routier de la Toile. Il y débarque en 1997, tâtonne deux ans en créant un site de petites annonces et une galerie marchande virtuelle. En 1999, il imagine Jeune2000, un portail façon Yahoo pour les 15-25 ans. Un beau contrat France Télévisions en poche, il lève 4 millions de francs ( 600.000 euros) auprès de High Co, toujours actionnaire de Mediastay. Après avoir frôlé le dépôt de bilan, la société se recentre en 2001 sur les jeux de grattage, avec un premier client, Go Sport, qui paie au pourcentage des ventes réalisées grâce aux jeux. C'est le début d'une aventure qui va devenir rentable.« j'avais 13 ans »Rien de très original au fond. Si ce n'est l'âge de son PDG au moment des faits. « J'avais 13 ans quand j'ai créé mon site de petites annonces. Ce n'était pas tellement pour le Web, j'ai toujours essayé de faire du commerce », se souvient-il. L'idée de Jeune2000 lui vient quand il voit, au centre de documentation et d'informations du collège, ses copains aller sur Internet, sans savoir quoi y faire. À 16 ans, il arrête l'école sans se présenter au brevet.C'est l'heure des levées de fonds et de l'aventure en vrai. Jusque-là, il cachait son âge. Emporté par la crise, il aurait pu arrêter. « Je ne voulais pas retourner en classe. Le management, ça ne s'apprend pas. » Avec ses deux associés rencontrés sur le Net, à l'époque en école de commerce, il fait le dos rond et attend le retour des beaux jours. À 25 ans à peine, le jeune PDG s'accorde déjà peu de répit. Trois semaines de vacances par an. Toujours avec une connexion Internet. Il affirme avoir eu d'intéressantes propositions de rachat. Mais certifie « ne pas vouloir faire de l'argent pour de l'argent ».
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