Les chevaliers de l'antidéficit

Le partage des rôles s'est fait naturellement, entre le Breton et l'Alsacien. Cette semaine, Yves Bur, député du Bas-Rhin depuis 1995, rapporteur du projet de loi financement de la Sécurité sociale (PLFSS), défendra dans l'hémicycle avec opiniâtreté ses amendements au texte gouvernemental. Avec un objectif principal : trouver de nouvelles recettes pour une Sécurité sociale bien mal en point, tout en agissant selon un principe d'équité. Cela passe par la remise en cause des niches sociales (les revenus échappant aux prélèvements sociaux). « J'embête tout le monde avec mes niches, dit-il, amusé. Tout le monde en parle? mais il est plus facile d'en parler que de les nettoyer, ce que j'essaie de faire.?» C'est ainsi qu'il a bataillé auprès du gouvernement pour obtenir l'an dernier l'instauration d'un nouveau prélèvement social sur les stock-options. Certes, la marge de man?uvre n'est pas immense, « mais j'essaie de faire bouger les choses, de lutter contre les conservatismes, affirme-t-il. Je peux d'autant plus le faire que je suis un homme libre, inclassable. D'autant plus libre qu'il ne se représentera pas en 2012 ? « C'est vrai, mais cela n'a rien à voir », tranche-t-il. « L'opinion a besoin de symboles, besoin d'équité fiscale et sociale ajoute-t-il. Ce sentiment d'une plus grande équité est indispensable, pour procéder plus tard, après la crise, à des réformes de structure, forcément difficiles. » « ambitieux »Élu centriste depuis 1973, Pierre Méhaignerie, qui préside la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, partage cette recherche d'équité. Mais il aborde le PLFSS avec un petit peu plus de distance, veillant au dialogue avec l'ensemble du groupe UMP. Surtout, le maire de Vitré (Ille-et-Vilaine) dissocie rarement les questions sociales et fiscales. Avec son collègue Gilles Carrez, rapporteur général du Budget, il avait envisagé de donner un grand coup de rabot à l'ensemble des niches fiscales et sociales. Mais ils y ont renoncé. « Il faut se donner six à huit mois, le temps de faire de la pédagogie, affirme-t-il. Cela ne nous empêchera pas d'être ambitieux, bien au contraire. Nous pourrons trouver 7 à 8 milliards d'euros de recettes nouvelles, en réexaminant l'ensemble des niches. »I. B.yves bur et pierre méhaignerie
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