La crise affecte l'assurance-maladie publique, qui prévoit u...

Allemagneà Berlin, des réformes en continu pour maintenir le systèmeLe système public d'assurance-maladie allemand, qui couvre environ 70 millions de personnes outre-Rhin (il existe en parallèle un système d'assurance privée), a été lourdement réformé depuis 2003. Ces réformes ont surtout permis d'améliorer les recettes des caisses d'assurance en demandant des contributions supplémentaires aux patients et aux salariés. Les premiers, par exemple, paient depuis 2003, une redevance trimestrielle de 10 euros lors de la visite à un cabinet médical. Les seconds doivent s'acquitter, depuis 2004, d'une cotisation supplémentaire de 0,9 % sur leur salaire brut. L'impact de ces réformes a été spectaculaire. Dès 2004, les caisses publiques affichaient un excédent de 4 milliards d'euros contre un déficit de 3,44 milliards d'euros l'année précédente. Ensuite, sous la pression de la poussée des dépenses de santé, l'excédent s'est réduit, mais, en 2008, il était encore de 730 millions d'euros. La crise a cependant mis fin à cette embellie. En 2009, les caisses publiques devraient revenir dans le rouge et afficher un besoin de financement de 2,3 milliards d'euros. Et le pire reste pourtant à venir : l'an prochain, l'effondrement des recettes lié à la crise pourrait mener à un déficit de 7,5 milliards d'euros du système public. Un record.cotisation forfaitaireBref, malgré les réformes, la sécurité sociale allemande n'a pas résisté à la crise. Mais le nouveau gouvernement Merkel n'entend pas rester passif. La nouvelle coalition au pouvoir a décidé d'engager une nouvelle réforme à partir de 2011. Une cotisation forfaitaire indépendante du revenu devrait ainsi être instaurée avec un système de compensation pour les plus démunis. Reste à savoir si cela sera suffisant et efficace. Hier, la fédération des caisses d'assurance-maladie critiquait le « manque de courage et d'idées » du nouveau gouvernement. Elle réclamait plus de liberté dans la fixation de leurs cotisations. Depuis le début de l'année, les cotisations sont en effet fixées et redistribuées par un Fonds de santé fédéral. Les caisses ne peuvent augmenter leurs cotisations que de 1 % par rapport au taux fixé par le gouvernement. Une rigidité que ne pourra peut-être pas toujours compenser la nouvelle cotisation forfaitaire.Romaric Godin, à Francfort
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